Découvrez dans cet article ce que sont vraiment les huiles essentielles : leur histoire, leur mode de fabrication, et leur composés chimiques…
Qu’est-ce qu’une huile essentielle ?
Une huile essentielle est un extrait de plante aromatique liquide, concentré et complexe, obtenu par distillation par entraînement à la vapeur d’eau de plantes aromatiques ou d’organe de cette plante (fleur, feuille, bois, racine, écorce, fruit,…). Une huile essentielle est l’essence distillée de la plante aromatique (lavande, thym, origan…). Elle est composée d’une centaine de molécules terpéniques et aromatiques particulièrement actives et originales pour la santé au quotidien.
Quelle est l’histoire des huiles essentielles ? Leur origine ? :
On utilise les huiles essentielles depuis des siècles ! Leur mode de fabrication (la distillation) était déjà connu avant le Moyen-âge en Chine (cannelle, anis, gingembre), en Inde, au Moyen Orient (origan, pins, carvi ou fenouil…), en Egypte, en Grèce, et en Amérique (Aztèques, Mayas, Incas : bois de rose, de Hô, rose musquée du chili) ou en Afrique (encens, myrrhe, katafray et ravintsara). Cependant, c’est vers l’an 1100 – 1200 que la distillation des huiles essentielles est modélisée.
C’est le médecin arabe Avicenne, Ibn Sinna, qui “invente” la distillation telle qu’on la connaît aujourd’hui (il la modélise et préconise l’utilisation d’un alambic sous pression). On assiste alors à un nouvel essor de la médecine par les plantes. Les plantes retrouvent une place de choix dans l’arsenal thérapeutique de l’époque. Mais très vite, en Europe, on n’utilise que des décoctions ou des infusions, et assez peu les huiles essentielles, qui sont réservées plutôt à la parfumerie de luxe ou à la ganterie (traitement des cuirs).
L’extraction des huiles essentielles par distillation à la vapeur d’eau est rendue moins exceptionnelle à l’époque de la révolution industrielle. Celle-ci permet le développement de produits alimentaires et de parfums plus “courants” pour l’alimentation.
Les véritables “pères“ de l’aromathérapie sont Gattefossé puis Valnet et ses disciples. Au début du XXième siècle, R.M.Gattefossé, pionnier de la parfumerie moderne qui, se brûlant les mains lors d’une explosion dans son laboratoire, a le réflexe génial de plonger ses mains dans un récipient rempli d’huile essentielle de lavande. Soulagé instantanément, sa plaie guérit avec une rapidité déconcertante. Etonné par ce résultat, il décide d’étudier les huiles essentielles et leurs propriétés. L’aromathérapie moderne était née. C’est lui qui la nomme ainsi pour la première fois dans un livre.
Aujourd’hui, des médecins (Valnet, Duraffourd, Lapraz, d’Hervincourt, Belaiche) et des chercheurs de haut niveau (P. Franchomme), des pharmaciens (D. Baudoux) ont définitivement assis la réputation, l’efficacité et l’extraordinaire richesse des huiles essentielles.
Quels sont les critères de qualité des huiles essentielles ?
Des critères de qualité stricts doivent guider l’achat de l’huile essentielle utilisée pour la santé:
1 – L’identité botanique : l’appellation de la plante doit préciser le genre, l’espèce, la sous-espèce, le cultivar afin d’éliminer le risque d’erreur issu de noms vernaculaires locaux. Par exemple, pour de l’huile essentielle d’eucalyptus radié, on doit lire “eucalyptus radiata” et non un autre nom botanique, au risque d’avoir affaire à un autre eucalyptus !
2 – L’origine géographique : ce n’est pas obligatoire à 100%, mais le nom du pays ou d’une région apporte des précisions intéressantes sur le biotope (facteurs environnementaux) de la plante aromatique et déterminera une composition biochimique particulière.
3 – Le mode de récolte ou culture : cette précision vous dira si la plante est sauvage ou cultivée et issue d’une culture biologique (avec label bio affiché) ou non.
4 – Le stade de développement botanique : cette mention est très rare. Les caractéristiques de la composition biochimique de l’huile essentielle dépendent parfois du stade de développement végétal: moment de la cueillette avant, pendant ou après la floraison.
5 – L’organe distillé (ou expressé pour la famille des citrus) : C’est un must ! La composition biochimique des huiles essentielles varie en fonction de la partie ou de l’organe de la plante distillée. L’écorce de cannelle de Ceylan ne contient pas la même essence que les feuilles du même arbre.
6 – Le mode d’extraction : le mode d’extraction: expression à froid, hydrodistillation, distillation par entraînement à la vapeur d’eau influence aussi la composition de l’huile essentielle.
7 – Le chémotype : Ce mot désigne plusieurs choses. A la fois, les molécules aromatiques les plus présentes dans l’huile essentielle, mais aussi la “race chimique” de l’huile essentielle. Ainsi par exemple, un thym distillé peut donner de l’huile essentielle de thym à chémotype THYMOL (agressive), mais aussi à chémotype LINALOL (plus doux). Il faut donc absolument avoir cette info. C’est l’analyse chromatographique en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse qui apporte les précisions fondamentales quant aux molécules particulières et spécifiques rencontrées dans les huiles essentielles.
Quelle différence entre essence et huile essentielle ?
On parle d’essence pour les agrumes, qui sont expressés à froid (on presse le zeste). On dit donc idéalement “essence de citron” pour désigner le zeste liquide ainsi obtenu. Mais on dit aussi parfois “huile essentielle de citron” pour désigner l’essence de citron.
On parle d’huile essentielle pour tout extrait aromatique obtenu par distillation à la vapeur d’eau d’une plante aromatique. Ainsi “huile essentielle de lavande vraie” désigne l’extrait liquide aromatique lipophile obtenu par distillation des fleurs de lavande vraie. On le distingue de l’hydrolat, qui est l’eau résiduelle de la distillation.
Comment fabrique-t-on une huile essentielle ?
Plusieurs techniques existent, mais on peut résumer la distillation en quelques mots pour faire simple. Pour fabriquer de l’huile essentielle, il faut :
- récolter une quantité de plantes aromatiques (thym, lavande, origan, géranium).
- les laisser sécher un peu mais pas trop
- les placer dans un alambic, qui contient une cuve d’eau chauffée qui va se transformer en vapeur.
- distiller la matière végétale en faisant passer la vapeur sous pression dans les plantes.
- refroidir la vapeur chargée de molécules aromatiques
- récolter le liquide double obtenu : d’un côté l’hydrolat (eau résiduelle chargée aromatiquement) et de l’autre l’huile essentielle.
Ce résumé est un peu court… De nombreux procédés sont utilisés pour l’extraction des substances aromatiques. Cette opération est des plus difficiles et des plus délicates puisqu’elle a pour but de capter les produits les plus subtils et les plus fragiles élaborés par le végétal et ce, sans en altérer la qualité. Dans le cas des exsudations oléorésineuses ou gommes oléorésineuses, la fraction volatile est totalement engluée.
Quelles sont les techniques d’extraction des huiles essentielles ?
Techniques d’extraction des huiles essentielles :
1 – L’expression est la méthode la plus simple. Elle consiste à briser mécaniquement les “poches à essence” des zestes frais d’agrumes pour en recueillir les essences. Le produit obtenu se nomme “essence” et non “huile essentielle” car aucune modification chimique liée à des solvants ou à la vapeur d’eau n’a eu lieu. Cette technique n’est valable que pour les zestes de citron, mandarine, orange, bergamote, lime, pamplemousse,…
2 – La distillation à la vapeur d’eau, connue depuis la plus haute Antiquité, transmise par les Arabes et perfectionnée par les Grassois, est un procédé utilisant l’entraînement des substances aromatiques grâce à la vapeur d’eau. Le procédé, relativement récent, appelé “distillation par entraînement à la vapeur d’eau” apporte une amélioration certaine de la qualité des produits obtenus en minimisant les altérations hydrolytiques (particulièrement des esters) liées au procédé traditionnel de distillation; l’installation comporte une chaudière à vapeur séparée de l’alambic. A la sortie du réfrigérant (à circulation d’eau froide) dans lequel se sont condensées les vapeurs, l’eau distillée et l’essence (plus légère que l’eau), devenue huile essentielle, se séparent. Ce changement d’appellation se justifie pleinement car, sous l’action de l’oxygène, de l’eau, de la vapeur d’eau et de la température, les molécules aromatiques de l’essence subissent diverses modifications (oxydations, hydrolyses, restructurations) minimes dans certains cas, importantes dans d’autres.
La majorité des huiles essentielles sont obtenues par distillation à la vapeur d’eau, sans détartrant chimique et sous basse pression. Le procédé consiste à faire traverser par de la vapeur d’eau une cuve remplie de plantes aromatiques. A la sortie de la cuve et sous pression contrôlée, la vapeur d’eau enrichie d’huile essentielle traverse un serpentin où elle se condense. A la sortie, un essencier recueille l’eau et l’huile essentielle. La différence de densité entre les deux liquides permet une séparation aisée. Les plantes sauvages de montagne ont une odeur et une activité biologique extraordinaires dues, pour certaines, à leur forte teneur en esters aromatiques dont la synthèse est favorisée par l’altitude, l’ensoleillement et la sécheresse, ou encore par la symbiose avec d’autres plantes sauvages du biotope.
Quels sont les dangers des huiles essentielles ?
Il existe beaucoup de contre-indications pour les huiles essentielles. Certaines sont dermocaustiques (elles brûlent la peau). D’autres sont photosensibilisantes (elles rendent la peau plus sensible à la brûlure du soleil et aux taches). D’autres sont allergisantes (elles le sont toutes un petit peu). D’autres enfin sont neurotoxiques (elles peuvent causer des nausées ou des crises d’épilepsie). Certaines enfin sont hépatotoxiques (elles fatiguent le foie).
Les huiles essentielles offrent malgré tout un maximum de possibilités et d’efficacité pour un minimum de toxicité aux doses prescrites. Il faut d’abord bien les choisir, et ensuite bien les doser. Elles seront idéalement :
100% pures, c’est-à-dire exemptes d’autres H.E. proches, d’huiles végétales, d’alcool, de térébenthine
100% naturelles, c’est-à-dire non dénaturée, avec des molécules d’hémisynthèse ou de synthèse totale, des agents émulsifiants chimiques, des huiles minérales, etc.
100% intégrales, non amputée, non décolorée, non déterpénée, non rectifiée, non suroxydée, non peroxydée
Les doses préconisées, fruit d’une longue expérience de chercheur, paraîtront dérisoires aux yeux de certains. Que représentent en effet 2 à 3 gouttes? Peu de chose sauf lorsqu’il s’agit d’huiles essentielles douées d’une puissance réactive impressionnante. Respectez donc scrupuleusement les doses prescrites. Un excès n’apporterait rien de plus sur le plan thérapeutique mais pourrait, au contraire, causer des effets indésirables. Quelques chiffres évocateurs:
Pour obtenir 1 kg d’huile essentielle…
– de rose de Damas, il faut distiller 4.000 kg de pétales (1 ha de rosiers)
– de lavande vraie, il faut distiller 150 kg de sommités fleuries
– de lavandin, il faut distiller 50 kg de sommités fleuries
– de clou de girofle, il faut distiller 7 kg de ce bouton floral.
Conseils et précautions pour profiter pleinement de tous les bienfaits des huiles essentielles sans en avoir les inconvénients :
1. Se laver les mains après chaque massage ou contact avec la synergie tout simplement parce que la fragrance (odeur) vous accompagnerait longtemps, mais surtout parce que, si vous vous frottiez les yeux avec la main, vous provoqueriez une irritation locale de l’oeil, pas bien méchante mais dérangeante.
2. En cas de projection accidentelle d’huile essentielle dans l’oeil, il faut impérativement rincer l’oeil sous l’eau fraîche du robinet pendant 2 minutes puis placer une compresse imprégnée d’une huile végétale (olive, noisette, noyau d’abricot… ) pendant une dizaine de minutes. En cas de contact accidentel avec des muqueuses sensibles (organes génitaux, conduit auditif, nez), il convient d’agir de la même manière: rincer à l’eau puis appliquer une compresse imprégnée d’huile végétale.
3. Respecter le nombre de gouttes recommandé, la fréquence d’application ou de prise, ainsi que la durée d’utilisation. Le traitement est efficace à ces doses et les augmenter n’apporterait rien de plus, si ce n’est le risque d’effets secondaires possible.
4. Les patients allergiques et à la peau ultra-sensible réaliseront, préalablement à l’emploi de ces synergies d’huiles essentielles, un test de tolérance en appliquant quelques gouttes dans le pli du coude. En cas d’intolérance, une réaction cutanée sera visible en une dizaine de minutes et le traitement ne peut donc pas convenir.
5. En cas d’allergie, d’intolérance ou d’irritation cutanée, appliquer quelques gouttes d’huile végétale de souci (calendula) 3 à 4 fois par jour pendant 2 à 3 jours.
6. En cas d’ingestion accidentelle d’un gros volume d’huile essentielle, téléphoner au centre antipoison de la région.
7. Utiliser les huiles essentielles chez la femme enceinte ou allaitante ainsi que chez l’enfant en bas âge est tout à fait envisageable MAIS nécessite des précautions particulières que le consommateur ne connaît pas. Seul l’avis autorisé du thérapeute est incontournable.
Comment conserver les huiles essentielles ? :
On conserves les huiles essentielles dans des flacons fermés, à l’abri de l’air, de la lumière et de la chaleur.
La plupart des huiles essentielles se conservent 10 ans et plus. Les essences d’argumes environ 3 ans. Ces matières peuvent s’oxyder et devenir plus irritantes avec le temps, mais c’est très très limité. Elles peuvent aussi perdre en efficacité (puisqu’une partie de leurs composés volatiles peut s’évaporer).
Lorsque les archéologues découvrent les tombes des Pharaons égyptiens, et autres dignitaires, ils n’ont aucun problème pour identifier ce qui était contenu dans les petits vases en albâtre, en les portant sous les narines pour capter l’odeur intacte… et vieille de 3.000 ans. C’est dire si les huiles essentielles sont stables et se gardent longtemps en préservant une grande partie de leurs propriétés. Idéalement, les huiles essentielles se conservent dans des flacons en verre coloré et bien scellés.
En effet, les rayons ultra-violets du soleil et la volatilité des huiles essentielles sont les 2 risques à contrôler pour un stockage adéquat. La température a une incidence quasi nulle et l’oxydation de ces substances est presque impossible. Dans ces circonstances, une huile essentielle pure ou une synergie d’huiles essentielles pures peut se conserver pendant 5 ans. Dès qu’une huile végétale est associée aux huiles essentielles, la synergie doit être utilisée dans les 12 mois à cause du risque de rancissement de l’huile végétale (et non à cause des huiles essentielles).
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