Comme vous le savez si vous suivez mon actualité sur Facebook, je me suis rendu comme chaque année au salon professionnel de la cosmétique Beyond Beauty à Paris.
Le salon Beyond Beauty est devenu en dix ans LE rendez-vous incontournable des acteurs de la beauté. Mais de quoi s’agit-il au juste ?
On trouve bien entendu sur ce salon des marques qui exposent leurs produits, parfois d’ailleurs inconnus au bataillon et complètement bling bling. On découvre aussi et surtout le travail de laboratoires cosmétiques qui présentent les dernières innovations en matière de formulation. Enfin, et c’est le plus palpitant pour les chasseurs de tendances, on y assiste à des conférences d’experts qui partagent bien volontiers leur analyse du marché cosmétique.
Cette année, le salon Beyond Beauty fêtait ses 10 ans ! Une édition très festive et très positive donc. Raison de plus pour partager avec vous le récit de ma visite.
Ce que j’ai retenu ? Sans doute que pour la première fois en dix ans les acteurs de la cosmétique se tournaient plus sérieusement vers une beauté plus “verte”. Tout un programme…
Analyse du marché
Pour tout professionnel de la beauté qui se respecte, une visite sur Beyond Beauty est un must.
L’intérêt principal du salon Beyond Beauty est en effet de prendre en une ou deux journées seulement le pouls du marché cosmétique mondial.
Tout y est : des pros qui nous présentent les derniers produits qui font fureur au Japon ou en Chine, des marques de SPA prestigieuses qui affichent la volupté de leurs protocoles de soins, des vendeurs de rêve qui vous disent que leur produit fait des miracles, mais aussi des petites marques engagées pour le bio ou le développement durable.
Et le bio, parlons-en.
Face au bio, les avis des consommateurs divergent. C’est ce que met en avant dans sa conférence Laurence Zemrani qui dirige l’institut d’études qualitatives Green Fox. Une étude présentée par Green Fox distingue en effet plusieurs types de consommatrices pour la cosmétique bio. On y distingue par exemple les “bio-croyantes” des “bio-moi”.
Les “bio-moi” consomment des cosmétiques bio parce qu’elles trouvent que cela les distingue, une histoire de statut sans doute. Elles y trouvent aussi du sens par rapport à leurs choix de vie ou à leurs valeurs très personnelles. Pour elles, le plaisir de consommer quelque chose de naturel est aussi important. Et pas question de faire le zapping sur le confort ou la volupté.
Les “bio-croyantes” sont plus radicales. Elles sont “entrées en religion” et ne jurent que par le bio. Sans doute parce qu’elles sont résolument engagées pour une cosmétique plus respectueuse de la santé et de la planète.
Je pense personnellement que vous et moi nous sommes en tant que fervents fans de la Slow Cosmétique des “bio-croyants” qui avons néanmoins un vrai goût pour le beau, et donc pour le “moi”… Qu’en pensez-vous ? Ne me dites pas que vous êtes “bio-dégradables” 😉
Le problème mis en avant par l’étude, c’est qu’en marge de ces consommatrices fans du bio il y a aussi toutes une série de personnes qui ne veulent pas du bio. Et n’oublions pas que ces consommateurs-là sont très nombreux !
Leurs raisons ? Des croyances bien connues hélas bien que complètement fausses : le bio c’est cher, le bio c’est pas efficace, le bio c’est moins technologique donc moins puissant sur l’anti-âge, ou le bio c’est pas glamour…
Bref, il y a encore du boulot pour convaincre le plus grand nombre d’opter pour le naturel ! Et si la solution c’était la Slow Cosmétique ? 😉
Un laboratoire de tendances
Chaque année, le salon Beyond Beauty aménage un espace dénommé BBlab dans lequel on découvre de récentes innovations en matière de formulation ou de produits. Cette année, cet espace était résolument plus vert qu’à l’habitude et avait pour thème “Un monde meilleur”.
A titre d’exemple, on peut retenir “La Crème Idéale” du laboBF. Ce laboratoire pourtant très peu porté sur la slow proposait un prototype de crème “qui fait beaucoup avec peu”. Si ça c’est pas slow cosmétique comme slogan !
Cette crème dont la formule est hélas restée secrète a été volontairement formulée avec peu d’ingrédients et dans un esprit très écologique : une formule plus naturelle, des ingrédients simples et biodégradables, mais un maximum d’efficacité. J’ai réussi à comprendre qu’on y trouvait essentiellement des beurres végétaux dont le beurre de karité…
Très bien me direz vous… Oui, en effet, mais je n’ai toujours pas compris l’avantage de cette crème très riche par rapport au beurre de karité appliqué seul sur la peau, qui comme je vous l’explique souvent est un très bon soin hydratant et protecteur à lui tout seul.
Quoi qu’il en soit, toutes les innovations présentées étaient axées sur l’écologie. Et ça, même si une bonne dose de marketing se rajoute invariablement dans tout ce qui est présenté , c’est nouveau et ça rassure sur la cosmétique de demain.
Une tendance qui se confirme.
L’industrie cosmétique serait-elle sur le point de basculer vers une formulation plus verte et plus écologique ? Va-t-on voir émerger des marques de cosmétiques “slow” dans un avenir proche ?
C’est ce qu’on pourrait croire si on écoute Kristel Milet, la rédactrice en chef du BBMag, le magazine professionnel rattaché à l’organisation du salon.
Dans l’interview qu’elle m’a gentiment accordée, Kristel Milet confirme que la tendance est au vert et à l’écologie pour toutes les marques.
La rédactrice note comme moi que les marques bio présentent sur le salon communiquent plus et mieux qu’avant, et que les marques non bio mettent résolument en avant leur sensibilité pour une formulation plus naturelle.
Ce qui est aussi intéressant, c’est que les conférences présentées cette année sur le salon sont nombreuses à avoir pour thématique les enjeux écologiques et éthiques de la beauté. Et ces conférences affichent toutes complet !
Mon avis ça compte aussi
A lire mon compte-rendu du salon Beyond Beauty, on pourrait se dire que les nouvelles sont bonnes et que l’industrie cosmétique est sur le point de se mettre au vert une bonne fois pour toute. La bataille est-elle donc sur le point d’être gagnée ?
Hélas, je ne le pense pas tout à fait.
En marge du discours officiel des marques et des organisateurs, on se doit de noter que les plus vilains cancers de la cosmétique sont toujours bel et bien actifs bien que moins visibles que les années précédentes…
Oui, l’industrie cosmétique continue de croire et de faire croire que ce qui est nouveau est forcément mieux.
Oui, le discours pseudo-scientifique est outjours omniprésent et ne semble choquer personne même quand c’est criant de non sens. Oui, certaines marques continuent de véhiculer des messages anxiogènes afin de nous faire acheter leur produit.
Oui, il y a encore beaucoup de malentendus sur le bio, sur l’équitable, et beaucoup de lacunes dans le chef de certains professionnels qui sont pourtant à les têtes pensantes des produits de beauté de demain.
Et oui, c’est toujours l’argent et le profit qui dictent les slogans cosmétiques. Faut pas rêver quand même 😉
Des jeunes pousses positives
Pour terminer cette visite du salon Beyond Beauty en beauté et sur une note positive, je partage quelques coups de coeur avec vous :
– La marque Guayapi était présente comme chaque année sur le salon et présentait un shampooing sec très efficace et très slow.
– Les soins capillaires de la marque Less is More sont à la fois naturels, presque slow et… glamour !
– La jeune marque Karethic proposait des produits à base de beurre de karité vraiment qualitatif.
– ECOCERT Greenlife a présenté son nouveau label de certification écologique pour les spas : BEING !
– La marque COSLYS est toujours engagée pour une cosmétique bio douce et accessible pour tous.
– La récente marque Noire O Naturel a développé des soins pour les peaux noires et ne raconte pas de carabistouilles.
– Le LaboHeme spécialisé en formulation naturelle m’a invité à présenter la Slow Cosmétique lors d’une conférence qui a rassemblé plus de 70 personnes dans une salle comble…
Rendez-vous en 2013 ! Tu viendras ?
Et vous ? Si vous êtes professionnel de la beauté, qu’avez-vous pensé de Beyond Beauty 2012 ? Et en tant que consommateurs, quel visage souhaiteriez-vous pour la cosmétique du futur ?