Hélas, oui !
Plus de 80 % des cosmétiques vendus sur le marché actuellement sont formulés de façon “conventionnelle”. Cela veut dire qu’ils ne s’interdisent pas d’utiliser dans leur formule des ingrédients synthétiques ou issus de la chimie lourde.
De quels ingrédients s’agit-il exactement ? Il y en a hélas beaucoup, mais les plus courants sont les huiles minérales (dérivées de la pétrochimie), les silicones (synthétiques) et les polymères (dérivés de matière plastique).
Sauriez-vous reconnaître ces 3 brigands en lisant la liste des ingrédients INCI affichée sur l’emballage de vos produits ?
Je vous propose de découvrir comment les identifier et les reconnaître dans vos produits afin de pouvoir les éviter soigneusement dans le cadre de la Slow Cosmétique. A l’attaque !
Les huiles minérales
Les huiles minérales sont des corps gras inertes issus de minéraux. Ces huiles sont initialement obtenues par distillation de la houille, du pétrole ou de certains schistes. Elles servent énormément dans l’industrie comme lubrifiants mécaniques ou huiles de moteurs. Elles peuvent être aussi isolées à partir des déchets du processus de raffinage dans l’industrie pétrochimique. Oui, vous lisez bien, ce sont ces mêmes corps gras que vous retrouvez dans les cosmétiques conventionnels !
Pour la formulation cosmétique, on traite bien entendu ces corps gras afin de les rendre stables, incolores, inodores et « propres » à la consommation. Les ingrédients ainsi obtenus sont bien connus des cosmétologues. Pensons à la fameuse paraffine (« Paraffinum liquidum » ou « petrolatum ») qu’on retrouve dans les crèmes les plus vendues sur le marché (Nivea, L’Oréal et consorts…).
Les avantages de tels ingrédients pour le fabricant sont nombreux : prix très bas, stabilité dans les formules, innocuité pour la peau… Ils ont en outre un pouvoir « occlusif », ce qui leur permet de former un léger film sur la peau et de limiter la perte naturelle en eau. Ils sont donc de bons hydratants par voie indirecte.
Hélas, ces ingrédients comptent aussi beaucoup de désavantages… Ils sont issus de la pétrochimie et leur bilan écologique est désastreux. Se retrouvant dans l’environnement une fois rincés (on les trouve dans les gels douches), ils sont polluants. Enfin, ils n’apportent aucun élément nutritif à la peau et se contentent de s’y déposer sans interagir avec elle. Les huiles minérales sont d’ailleurs réputées comédogènes. On peut considérer que leur présence dans un soin pour la peau est donc dénuée de sens, car pourquoi les utiliser alors que des huiles végétales riches en nutriments existent.
Comment les identifier dans mes produits ? Leurs petits noms…
Les noms les plus courants des huiles minérales sont : paraffinum liquidum, petrolatum, cera microcristallina, mineral oil… Lisez la liste de vos crèmes hydratantes, crèmes de soin en tout genre et fonds de teint qui en contiennent très probablement.
Dans quelles marques ?
L’Oréal, Clinique, Biotherm, Chanel, Yves Rocher, Vichy, Avène, Mixa, Dove, Garnier… Presque toutes les grandes marques conventionelles, sur tous les circuits de distribution, utilisent des huiles minérales. A titre d’exemple, consultez la fiche ingrédient ici sur le site Le Flacon pour connaître les produits précis qui contiennent du petrolatum.
L’avis de la slow cosmétique
Les huiles minérales n’ont aucun intérêt cosmétique. Ce sont des matières inertes qui n’apportent rien à la peau et qui polluent. On peut soigneusement éviter tous les produits qui en contiennent pour faire comprendre aux fabricants que la présence de tels ingrédients est très décevante.
Les silicones
Les silicones sont utilisées pour donner une bonne « glisse » à une crème ou à un fond de teint. Ce sont des composés inorganiques obtenus à partir du silicium mêlé à de l’oxygène. Pour faire simple, ce sont des matières « plastiques ». On les retrouve partout et sous toutes les formes, de la plus liquide (pour les implants mammaires ou sous la peau) à la plus solide (pour les polymères plastiques dans le mobilier par exemple).
Les silicones sont très présentes dans la cosmétique conventionnelle (les shampooings surtout) et le maquillage qui les apprécie pour la magie de leur texture souple et douce. Elles sont faciles à intégrer dans les formules et très stables. Elles n’endommagent en rien la peau et sont bien tolérées.
Le problème des silicones est proche de celui causé par les huiles minérales : ces matières ont un bilan écologique très néfaste. Une fois répandues dans l’environnement, la plupart des silicones mettent des centaines d’années à se désintégrer dans la nature ! Comble de l’ironie, on retrouve surtout les silicones dans les shampooings et les après-shampooings, qui sont abondamment rincés chaque jour dans les salles de bains.
Par ailleurs, les silicones n’ont aucune propriété réellement bénéfique pour la peau. Ces matières inertes se contentent de laisser un film sur la peau afin de corriger son aspect ou de l’assouplir.
Comment les identifier dans mes produits ? Leurs petits noms…
On reconnaît facilement les silicones dans les listes INCI par leurs noms qui finissent en -one ou en -ane. Exemples : dimethicone, cyclohexasiloxane, …
Dans quelles marques ?
Nivea, L’Oréal et consorts, Dior, Clarins, Liérac, Uriage, ainsi que toutes les marques de luxe utilisent des silicones. Ce ne sont là que des exemples. Même Caudalie, Nuxe et L’Occitane en mettent dans certains produits. Vérifiez systématiquement votre fond de teint et votre shampooing qui sont les plus susceptibles d’en contenir !
Consultez à titre d’exemple la liste des produits contenant l’ingrédient dimethicone sur le site Le Flacon.
L’avis de la slow cosmétique
Les silicones sont une déception pour les adeptes de la slow cosmétique qui ne comprennent pas pourquoi on a recours à des ingrédients cosmétiques 100 % synthétiques et polluants pour rendre un produit « plus agréable » à l’application. C’est au consommateur de s’éduquer à des textures parfois moins onctueuses.
Les polymères
Beaucoup de cosmétiques conventionnels, notamment le maquillage, contiennent des polymères. Ces matières plastiques ne sont pas vraiment des silicones mais présentent les mêmes caractéristiques que celles-ci au niveau cosmétique. Elles donnent une texture « velours » aux produits. Elles peuvent aussi jouer le rôle d’émulsifiant.
Dans cette famille d’ingrédients synthétiques, on retrouve le fameux « polyéthylène glycol » ou PEG. Il faut souligner que ses pairs et lui ne sont certes pas toxiques pour la peau mais sont obtenus par des procédés chimiques lourds, qui font notamment usage de gaz toxiques pour l’homme et la planète. C’est ce qu’on reproche au fameux “composés éthoxylés”.
Comment les identifier dans mes produits ? Leurs petits noms…
On reconnaît les polymères par leurs noms plus courants, souvent collés à un autre mot. Exemples : -cellulose, polypropylène, crosspolymer… On peut aussi identifier facilement ceux qui s’inscrivent en grosses lettres dans la liste INCI : PEG – pour polyéthylène glycol – et PPG – pour polypropylène glycol. PEG va souvent de pair avec un nom d’huile végétale, attention à ne pas confondre.
Dans quelles marques ?
A nouveau, impossible de tout lister, mais quelques exemples tirés du site Le Flacon pour un des nombreux PEG : Gilette, Mustela, Nivea, L’Oréal, Carrefour, Vichy, Eucerin
L’avis de la slow cosmétique
Personne ne devrait avoir à appliquer sur sa peau des matières plastiques élaborées par des procédés chimiques polluants voire toxiques. De même, aucun gel douche ou shampooing que l’on sait destiné à être rincé très vite ne devrait comporter dans sa liste d’ingrédients les lettres PEG, PPG et leurs dérivés.
Conclusion : Que faire en pratique ?
Il faut vraiment redoubler de vigilance lorsque l’on s’apprête à acheter un produit qui n’est pas certifié bio ou qui ne garantit pas l’absence d’huiles minérales et de silicones. La seule solution : lire la liste des ingrédients – INCI.
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Rappelons cependant que les cosmétiques mis sur le marché, même conventionnels, sont tous contrôlés de façon stricte par les autorités sanitaires et économiques. Ils ne représentent pas un danger immédiat pour la santé. On a en effet testé leur innocuité sur le court terme. Ce que cet article remet en cause est plutôt la question de leur SENS écologique et éthique dans nos produits !