L’huile de calendula, ou plus précisément le macérât huileux de fleurs de souci, est un soin cosmétique idéal en cette période de frimas.
Apaisante, anti-inflammatoire et particulièrement adaptée aux peaux sèches ou irritées, le macérât de calendula est un must absolu pour nos recettes de baumes, de crèmes et d’huiles de soin en cas d’eczéma, de peau atopique ou de sensation d’inconfort. Je vous en parlais d’ailleurs déjà dans mon livre “Adoptez la Slow Cosmétique” .
Petit plus, il est parfaitement adapté aux soins de bébé et à la femme enceinte, autant qu’aux adultes en quête de douceur…
Je vous propose ci-dessous un dossier complet sur cette huile que j’aime tant.
Et avec des conseils pour les soins de bébé et des recettes beauté en prime !
Huile de Calendula ? De quoi parle-t-on ?
Le macérât huileux de calendula est reconnu comme l’une des huiles végétales les plus douces, les plus apaisantes et anti-inflammatoires qui soit. On l’utilise traditionnellement dès que la peau est meurtrie par une irritation, une rougeur, une brûlure légère.
Une petite fiche d’identité de cette huile pour bien comprendre son action :
Fabrication : macération des fleurs de souci (calendula officinalis) dans une huile stable (tournesol, olive, sésame, cela dépend de la marque), puis filtrage. En un peu plus d’un mois, les jolies fleurs de souci à la couleur orangée ont libéré dans l’huile des vitamines et des phytostérols qui rendent cette huile protectrice, apaisante et anti-inflammatoire. On peut en fabriquer soi-même, ou la trouver en pharmacies et magasins bio spécialisés.
Sensibilité à l’oxydation : relativement sensible à l’oxydation, cette huile doit être consommée dans le respect de la date de préemption indiquée sur l’emballage ou dans les 6 mois si elle est faite maison (voir recette ci-dessous).
Profil Organoleptique : liquide huileux de couleur jaune orangé. Odeur très discrète et neutre. Toucher onctueux et relativement bien pénétrant.
Utilisation : Exclusivement cosmétique.
Composition : Elle dépend de l’huile de base de macération. Généralement, on y trouve plus de 50% d’acide gras essentiel poly-insaturé (linoléique) oméga 6. Plus de 35% d’acide gras mono-insaturé (oléique) oméga-9. Plus de 10% d’acides gras saturés (acide stéarique et palmitique). Ce macérât contient des esters de faradiol, qui rendent l’huile anti-inflammatoire et anti-oedémateuse. On retrouve aussi de nombreux caroténoïdes qui donnent une couleur orangée à l’huile et sont de bons antioxydants, tout comme les flavonoïdes également présents.
On peut la fabriquer soi-même ?
Oui ! Et je vous donne la recette ci-dessous ! Attention, moi je ne suis pas spécialement partisan du fait maison pour cette huile car je trouve que le prix n’en est pas exagéré dans le commerce. Et si on a un souci dermatologique, on est aussi sensé en avoir besoin immédiatement.
Or, la fabrication nécessite du temps. Par contre, c’est un plaisir très slow évidemment que de le faire… Donc je le fais une à deux fois par an avec des fleurs séchées de chez mon herboriste. A vous de voir.
Mode de préparation d’un macérat huileux :
NOTE : Cette recette est multi-usages : à faire avec des fleurs de souci séchées (calendula), des boutons et fleurs de millepertuis séchés, des fleurs d’arnica séchées, des racines de gingembre en morceaux, des racines de carottes bio en morceaux… Renseignez-vous auprès d’un herboriste qualifié).
1) Placez les plantes dans un grand bocal en verre préalablement désinfecté pour le remplir à moitié. Notez qu’on compte environ 300 gr de plantes pour 1 litre d’huile mais il n’y a pas de règle fixée. L’important est de pouvoir recouvrir les plantes avec l’huile.
2) Recouvrez les plantes d’huile réputée stable, de qualité vierge et bio (olive, tournesol, pépins de raisin…)
3) Fixez grâce à un élastique un morceau de tissu ou de papier sulfurisé sur le sommet du bocal
4) Placez le bocal dans un endroit de la maison tempéré, si possible éclairé par le soleil quelques heures par jour afin de garantir une douce chaleur à ces moments de la journée.
5) S’il apparaît que le niveau d’huile a baissé fortement après 48 heures, rajoutez un peu d’huile pour recouvrir les plantes à nouveau. Si par contre les plantes flottent à la surface, ne pas rajouter d’huile.
6) Laissez macérer pendant un mois et demi environ. Remuez le mélange en agitant doucement le bocal tous les 2 à 3 jours.
7) A la fin de la période de macération, versez le mélange plantes + huile dans un saladier recouvert d’une étamine de coton plus large que le saladier.
8) Une fois les plantes et l’huile au fond du saladier, rassemblez les coins de l’étamine afin de sortir les plantes du saladier. Pressez à plusieurs reprises l’étamine au-dessus du saladier pour extraire toute l’huile contenue dans les plantes.
9) Avec l’aide d’un entonnoir, transvasez l’huile obtenue dans un flacon parfaitement propre, si possible en verre ambré ou bleuté.
10) Fermez et conservez 6 à 7 mois à l’abri de l’air et de la lumière à température ambiante.
Que faire avec l’huile de calendula ?
– rougeurs et irritations sur bébé: toute rougeur visible sur la peau de bébé, que ce soit sur le visage ou le corps de l’enfant, peut être atténuée par la simple application de quelques gouttes de macérât huileux de calendula en massage doux sur la zone à traiter. On répète cette application jusqu’à 6 fois par jour et toujours jusqu’à amélioration visible, sans aucune contre-indication. Si bébé souffre d’érythème fessier, on peut masser sur la zone nettoyée une petite quantité de calendula tout comme de karité.
– brûlures, coups de soleil et piqûres : Vous vous êtes brûlé(e) légèrement ? Votre peau a subit un frottement qui l’a irritée ? Coup de soleil en vacances ? Un moustique est tombé amoureux de vous ? Dans tous les cas, on peut appliquer deux ou trois gouttes de macérât huileux de calendula sur la zone en souffrance. On répète cette application jusqu’à 6 fois par jour pour voir la gourme ou la rougeur disparaître comme par enchantement.
– massage tendresse : le macérât huileux de calendula apaise la peau tout en réchauffant le corps de façon enveloppante et douce. C’est donc une huile idéale pour masser un adulte ou un bébé après sa toilette ou avant le coucher. Sans odeur, cette huile ne perturbe pas bébé ni maman et permet un massage tendre et prolongé car elle pénètre progressivement.
– bain de douceur : rien ne vous empêche d’ajouter une cuillère à café de macérât huileux de calendula à votre dose de bain moussant (même pour bébé). Choisissez-le en qualité bio et sans tensio-actifs agressifs pour la peau. Mélangez la dose de produit pour le bain avec l’huile avant de la répartir dans l’eau de la petite baignoire. L’eau du bain s’en trouvera plus douce pour la peau et le bain se transformera en soin renforçant les fonctions protectrices de la peau.
– feu du rasoir : un homme qui recherche un après rasage réparateur et apaisant peut tout à fait masser sur son visage deux ou trois gouttes d’huile de calendula chauffées dans les mains après le rasage. On peut l’aromatiser avec de l’huile essentielle de lavande aspic pour un effet encore plus bluffant. Comptez alors 5 gouttes d’HE par cuillère à soupe d’huile. Cette huile sera aussi parfaite comme soin apaisant après l’épilation ou le rasage des aisselles ou du corps.
– baume anti-crevasses et anti-eczéma : L’eczéma revêt à vrai dire différentes formes et il est difficile de résumer en quelques lignes une seule recette ultime capable d’apaiser ce mal bien difficile à traiter. Ce qui est sûr, c’est que mon baume au beurre de karité et calendula apaisera les peaux les plus sèches et irritées et luttera efficacement contre les crevasses. Il est idéal pour les mains et les jambes, mais aussi pour l’arrière des oreilles et les ailes du nez, parfois touchées.
J’avais notamment fait ce baume à la télévision dans ma chronique de l’émission Sans Chichis de la RTBF (cliquez pour revoir).
Recette du baume apaisant karité-calendula selon Julien :
1) Faire fondre au bain marie ou à feu très doux dans une petite casserole :
– 4 cuillères à soupe de beurre de karité bio
– 1 grosse cuillère à soupe de macérât huileux de calendula
2) Une fois fondu, mélangez bien avec une spatule et retirez le mélange du feu (voir photo en haut à gauche)
3) Ajoutez 10 gouttes d’huile essentielle de lavande vraie bio, 10 gouttes d’huile essentielle de ciste ladanifère, et si possible 10 gouttes d’huile essentielle de myrrhe si vous en avez trouvé. La myrrhe répare et favorise la cicatrisation, tout comme la lavande et le ciste. La lavande est en outre réputée anti-inflammatoire et elle parfume agréablement le baume. Touillez à nouveau.
4) A l’aide d’une spatule, versez dans un pot en verre ou en plastique bien désinfecté et laissez reposer 24 heures au frigo pour que le baume se fige. Il se conservera 6 à 7 mois sans problème à l’abri de la chaleur et de la lumière.