« Un jour j’irai à New York avec toi… la lalalala lala »… voilà ce que je chantais à ma mère quand j’étais ado et que j’avais oublié de lui souhaiter la bonne fête.
Pour me rattraper, et parce que c’était devenu une promesse pleine de tendresse, j’ai emmené ma gentille maman à New York pour quelques jours. Nous y avons passé un séjour formidable la semaine dernière…
C’est l’occasion rêvée de partager avec vous mes découvertes beauté made in USA, des infos sur l’aromathérapie à l’anglaise, quelques bons conseils conso et une toute nouvelle recette de crème pour le soin de la peau au naturel…
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New York et l’aromathérapie
Comme je vous en ai déjà touché un mot sur ma page facebook il y a quelques temps, l’aromathérapie est pratiquée différemment dans le monde anglo-saxon. Elle est avant tout considérée comme une technique de bien-être, assez limitée au niveau thérapeutique, ayant le plus souvent pour vocation la détente ou l’harmonisation du corps et de l’esprit, ou la beauté. C’est pour cela qu’au Royaume-Uni ou aux USA, les huiles essentielles sont toujours appliquées très diluées sur la peau, voire uniquement respirées. A contrario, en Europe continentale, on utilise souvent les huiles essentielles dans le cadre médical et on peut même aller jusqu’à ingérer des huiles essentielles en capsules ou dans un peu de miel ou d’huile végétale.
A New York, je peux recommander trois endroits pour trouver des huiles essentielles de qualité correcte, ainsi que quelques conseils, même si le niveau d’expertise est hélas bien moindre que celui auquel nous sommes habitués dans nos pharmacies ou herboristeries bio (enfin, tout est relatif me direz-vous 😉 ).
– « Enfleurage », 237 West 13 Street, entre Greenwich et Chelsea sur Manhattan : Cette boutique-marque spécialisée en aromathérapie et huiles essentielles est un vrai petit plaisir olfactif et visuel. On y donne des ateliers d’initiation à l’aromathérapie (s’inscrire sur leur site). Les lignes sont pures, la gamme est lisible, les prix sont raisonnables pour la belle qualité offerte et le tout baigne dans une ambiance feutrée assez chic. L’accueil est un peu froid et le niveau de connaissance de l’équipe plutôt moyen à mes yeux, mais bon, on est à New York !
La fondatrice d’Enfleurage, Trygve Harris, vit entre New York et Oman, où elle distille son propre encens (frankincense) qui est devenu la spécialité d’Enfleurage. J’ai été étonné d’apprendre qu’elle le distille avec un alambic en cuivre, comme aux origines. Le cuivre est pour nous Européens à éviter car un phénomène d’oxydation peut survenir lors d’une distillation dans un tel alambic, et pour notre usage médical il est de mise d’utiliser uniquement de l’acier inoxydable. J’ai quand même acheté l’huile essentielle d’encens d’Enfleurage, ainsi que leur hydrolat de Myrrhe, et j’en serai satisfait pour les soins cosmétiques et éventuellement la diffusion.
Pour la petite histoire, sachez que les huiles essentielles d’encens et de myrrhe sont particulièrement recommandables pour les soins de l’eczéma et du psoriasis, car elles sont réputées cicatrisantes, apaisantes et reconstructrices. Pour la peau mature aussi, car ce sont les des huiles essentielles réputées très antioxydantes.
– « Lifethyme Market », 410 6th Avenue , en plein cœur de Greenwich Village : Une adresse à ne pas manquer pour déguster de délicieux plats bio à se concocter soi-même au comptoir, et pour acheter des cosmétiques bio en toute confiance. Le rayon beauté est bien fourni, une foule d’huiles végétales (nigelle, neem, jojoba, ricin…) et bien entendu des huiles essentielles. On y trouve deux marques d’aromathérapie, à savoir NOW et AURA CACIA. Ces deux marques sont comparables aux standards de qualité européens et je les utiliserais si j’étais installé là-bas, surtout AURA CACIA qui semble être d’ailleurs le leader de l’aromathérapie en magasins bio aux USA m’a-t-on dit.
J’ai aussi trouvé chez Lifethyme de quoi me faire une toilette 100% naturelle : un savon bio surgras au chanvre et à la menthe de la marque bien connue dr.Bronner, et un shampooing solide de J.R. LIGGETS vraiment très slow dans sa formule 100% naturelle.
Je n’ai pas trouvé de savon à froid à New York, alors je recommande ceux de la Clayton’s Way Farm qui sont à commander par internet uniquement ou en direct si vous passez par le New Hampshire.
– « Thyme natural market and cafe », 8122 Lefferts Blvd, à Kew Gardens dans le Queens : Excentré mais accessible si vous êtes dans le Bronx ou le Queens. Un peu dans le même esprit que l’adresse précédente.
De délicieux sandwiches bio, des salades, et un rayon cosmétique appréciable avec pour l’aromathérapie la gamme AURA CACIA uniquement.
New York et l’Egypte ancienne
Vous ne voyez pas le rapport ? Moi non plus !
Jusqu’à ce qu’on se décide à visiter la section Egyptienne du fameux Metropolitan Museum (MET).
Ce musée étant aussi gigantesque que le Louvre, il convient de se dédier à une section en particulier, et la collection d’art ancien Egyptien est telle que mon choix fut vite fait.
Si vous suivez ce blog, vous savez que je suis un fan de l’huile de nigelle (nigella sativa ou cumin noir) que je recommande très souvent pour l’eczéma, le zona, le psoriasis, l’acné, ou tout simplement comme complément alimentaire antioxydant et préventif anti-âge. On dit de cette huile qu’elle était utilisée par les Pharaons pour leur beauté, et bien plus tard Mahomet la décrit comme capable de « soigner de tout sauf de la mort ».
Je suis donc allé à la rencontre d’une de ses plus ferventes utilisatrices, la reine Pharaon Hatchepsout.
Hatchepsout, c’est une rencontre qui bouscule. Saviez-vous qu’au cours de son règne de plus de 20 ans, pour renforcer son pouvoir, elle décida progressivement de se vêtir comme un homme et d’en porter les attributs traditionnels ? C’est la première féministe de l’histoire, je présume ;-).
Pendant qu’elle jouait les machos, les femmes de la cour se pomponnaient.
Elles avaient à leur disposition les premiers miroirs de l’humanité fabriqués en métal poli (cfr. photo) et conservaient leurs huiles précieuses (dont la nigelle et l’olive) dans des jarres et des pots en albâtre ou en pierre.
Voir tous ces jolis contenants aux pieds de si belles représentations de la beauté de la femme, ça m’a conforté dans le fait de penser que nous avons vraiment tout à gagner à utiliser l’huile végétale pour le soin de notre peau.
Nivea et L’Oréal n’ont donc rien apporté de bien précieux à notre capital beauté !
La Slow Cosmétique n’a rien inventé non plus, mais il est bon de rappeler que parfois, les gestes simples et naturels peuvent se révéler tant efficaces que très précieux. Vous y penserez en massant sur votre visage mon huile anti-âge ou plus simplement quelques gouttes d’huile de jojoba.
New York et moi
J’ai aimé New York. Je ne souhaiterais pas y vivre cependant car le bâti y est décidément trop dense et l’horizon me manquerait trop, mais c’est une belle découverte.
Il y a hélas peu de place pour l’improvisation que j’aime tant : peu de bancs pour s’asseoir et s’arrêter un instant (sauf à Central Park), beaucoup de règles à suivre (ne pas fumer, ne pas appuyer là, faire la queue, marcher là et pas là…).
J’ai quand même beaucoup aimé certains quartiers dont Greenwich Village en particulier. J’y ai d’ailleurs découvert que Caudalie (la marque conventionnelle disponible en pharmacies qui nous fait croire qu’elle a breveté tous les actifs du raisin pour sauver notre peau) y a ouvert une boutique à son effigie (cfr. photo). On remarque d’emblée que la marque se présente là-bas sur un segment un peu plus exclusif qu’ici. Elle n’y est pas présente en pharmacies.
Quand je vous le disais qu’en cosmétique tout n’est qu’une affaire de segmentation marketing 😉 ! Pour rappel, Caudalie n’est pas une marque slow (greenwashing, quand tu nous tient). Relisez à ce propos mon livre “Adoptez la Slow Cosmétique” (clic).
J’ai aussi beaucoup aimé la promenade à faire sur la High Line, cette ligne de chemin de fer abandonnée relookée en jardin suspendu. J’y ai rencontré les seuls rebelles de mon séjour, des artistes un peu à la masse mais très sympas (cfr. photo du gars qui fait les tee-shirts “PhilosoTees”).
Enfin, j’ai passé un peu de temps avec mon ami le créateur Ali Taghavi dont je vous recommande la collection si vous êtes branchée couture et mode.
Tout cela m’a bien évidemment inspiré une recette ! J’ai voulu créer une crème à la fois tendre et douce, à la manière des marshmallows, mais également précise et précieuse, comme ces ustensiles de beauté vus dans les galeries Egyptiennes du MET.
En hommage à Hatchepsout, je l’ai appelée la « Crème Parfaite », vous m’en direz des nouvelles !
Recette de la « Crème Parfaite », Pour 100 ml de crème environ
RAPPEL : On désinfecte bien tous les ustensiles avant de commencer !
Dans un bain-marie ou une casserole, faites fondre à feu très doux :
– 2 cuillères à soupe d’huile de nigelle
– 1 cuillère à soupe d’huile de coton (parce que cette huile très douce et réparatrice nous servira de base hydratante et protectrice, et qu’elle évoque le coton égyptien 😉 )
– 1 cuillère à soupe d’huile de noyaux d’abricot (parce que c’est un incontournable pour les vitamines et la fluidité). Si vous n’avez pas d’huile de coton, comptez 2 cuillères d’huile d’abricot.
– 9 grammes de cire d’olive douceur (un émulsifiant qui se présente sous forme solide chez Aroma-Zone et qui vous fait des émulsions soyeuses comme une dune de sable, voir la photo)
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Une fois le mélange fondu et retiré du feu (voir plus bas) ajoutez une pincée de poudre d’arrow root (sur internet) et touillez pour bien diluer sans grumeaux.
Parallèlement, dans un autre récipient au bain-marie, faites à peine chauffer les liquides suivants :
– 4 cuillères à soupe d’hydrolat de carotte (parce que cake à la carotte = USA et aussi parce que la carotte donne une huile essentielle et un hydrolat anti-taches et anti-imperfections)
– 2 cuillères à soupe d’hydrolat de Myrrhe (parce que je l’avais acheté chez Enfleurage et parce que c’est un hydrolat anti-âge). Attention, pour un parfum meilleur au final, vous pouvez choisir également l’hydrolat de fleur d’oranger, de rose, de petitgrain, de pin Douglas ou de ciste)
– 1 grosse cuillère à soupe de gel d’aloe vera bio (j’ai utilisé ici Fleurance, mais je recommande aussi Aurea. Ces gels sont pour moi les plus faciles à formuler, bien que Pur Aloe soit plus qualitatif)
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Avec un thermomètre de cuisine, mesurez la température des deux mélanges. Une fois la phase huileuse à 65 °C, retirez du feu. La phase aqueuse doit idéalement être à la même température pour faciliter l’émulsion mais c’est tout à fait facultatif si vous êtes très douée).
Ajoutez progressivement la phase aqueuse aux corps gras fondus tout en remuant le mélange avec un petit fouet pour faire une émulsion. Faites des 8 au lieu de battre. C’est comme une mayonnaise, cela doit prendre.
Pour finir, ajoutez à la préparation les huiles essentielles qui joueront le rôle de conservateur et de parfum. Je vous conseille ici
10 gouttes d’huile essentielle de petitgrain bigarade (et 4 de néroli si vous avez les moyens) + 8 gouttes d’huile essentielle d’encens (j’ai utilisé celle que j’avais acheté) + 4 gouttes de clou de girofle (un merveilleux antioxydant qui à cette faible dose ne sera pas agressif).
Versez dans un pot en verre ou en PET bien désinfecté. Laissez reposer au frigo 24h.
Cette crème se conserve environ 8 semaines à l’abri de l’air, de la lumière et de la chaleur.
Le résultat ? Une crème de déesse, un parfum subtil et un effet bœuf (à propos, saviez-vous que la déesse de la beauté Hathor en Egypte avait une tête de vache ? Ca peut en rassurer plus d’une dont moi 😉 )
Je vous conseille cette crème en crème de jour et éventuellement de nuit pour la peau mixte à tendance sèche.
Convient aussi aux hommes dont la peau serait très sensible.
Idéale aussi en base de maquillage sur une peau déshydratée.
Alors ? Did you enjoy the journey ? Je vous ai-t-y pas fait voyager un peu ?
Je vous souhaite à toutes et à tous de merveilleux moments d’évasion au cours de votre vie.
Parfois, c’est juste au coin de la rue, alors ayez l’œil 😉 !