Vous avez été récemment tellement nombreux à me demander des conseils pour la couperose…
Je me suis donc décidé à vous proposer un article récapitulatif sur la couperose et les rougeurs, tiré de mon dernier ouvrage co-écrit avec mon amie naturopathe Annie Casamayou : SOS Peau au naturel, paru aux éditions Quotidien Malin.
Vous trouvez ci-dessous tous les conseils pour apaiser la couperose efficacement, mais je vous invite à consulter le livre également qui est plus complet (sur l’alimentation notamment).
La Couperose, c’est quoi ?
La couperose touche environ 15% de la population, et plus particulièrement les femmes (3 femmes pour 1 homme) au teint clair. Elle se caractérise par une rougeur sur certaines zones du visage : les joues, le nez, la zone médiane et parfois le menton. D’abord, les petits vaisseaux du visage se dilatent en passant brutalement du froid au chaud et donnent le feu aux joues, c’est le « flush ». Au bout de quelques instants, la rougeur disparaît, mais pas toujours. Car avec le temps et à force d’agressions, les petits vaisseaux perdent de leur élasticité et les rougeurs diffuses deviennent permanentes, c’est l’érythrose. Puis, les vaisseaux finissent par former des lacis rouges visibles par transparence – les télangiectasies – sur les ailes du nez, les joues ou le menton.
Concrètement, la couperose concerne les peaux fines et hypersensibles, celles-ci sont facilement irritables car leur seuil de tolérance est bas et elles présentent des réactions exagérées vis-à-vis des agressions de l’environnement. Sans que l’on puisse en déterminer l’origine, il y a chez elles une anomalie de la régulation de la température du visage à cause de la fragilité des capillaires, les vaisseaux les plus fins de l’organisme. Ces capillaires ont à s’adapter sans cesse à l’environnement et agissent comme un véritable thermostat. Ainsi, ils subissent d’importantes variations de diamètre pour réguler le flux sanguin en fonction de la température et peuvent finir par éclater et devenir visibles sous la peau.
La couperose est considérée comme une potentielle première manifestation de la rosacée (clic), car les mêmes phénomènes vasculaires en sont la cause. Pourtant, cela ne signifie pas que l’évolution de la couperose vers des problèmes plus conséquents comme l’acné rosacée soit inéluctable.
Absolument pas ! Au stade léger, quand les rougeurs surviennent de façon épisodique, certaines mesures simples les empêcheront de devenir permanentes.
NOTA BENE POUR NE PAS ETRE DECUS !
Si la couperose est installée avec des rougeurs permanentes, le phénomène est irréversible et des soins ciblés limitent le préjudice esthétique. Au stade des télangiectasies, la régression n’est plus possible, seuls des traitements au laser ou par électrocoagulation peuvent les faire disparaître. La prévention est dès lors essentielle afin d’éviter l’exacerbation des symptômes.
Facteurs déclencheurs
Afin d’éviter les rougeurs, il n’y a pas de secret, il faut apprendre à repérer les facteurs déclencheurs pour mieux les esquiver :
– Le soleil et la chaleur : Appliquez une crème solaire au facteur de protection moyen ou élevé (15 à 30) quand vous êtes à l’extérieur, en été portez un chapeau à large bord. Plus que les UV, c’est la chaleur qui provoque une dilatation importante des capillaires, un brumisateur d’eau thermale est votre meilleur allié pour vous rafraîchir rapidement le visage. Évitez le sauna ou le hammam, ainsi que les bains ou douches trop chauds.
– Le vent et le froid : Ils mordent la peau et ont tendance à faire éclater les petits vaisseaux. Protégez-vous autant que possible le visage avec une écharpe, et une crème un peu plus protectrice (riche en graisses végétales de qualité, un peu occlusives, type coco-karité…) lors des intempéries.
– Les écarts de température : Passer du froid au chaud ou vice versa crée une perturbation et demande une élasticité des vaisseaux sanguins qui peut conduire peu à peu à une insuffisance vasculaire. Respectez si possible des paliers progressifs pour ne pas faire subir aux capillaires un choc brutal.
– Les excitants : Café, alcool, tabac peuvent entraîner une dilatation des vaisseaux, responsable de l’exacerbation des rougeurs. Evitez-les.
– Les plats ou les boissons trop chauds et les mets épicés : Ils élèvent la température interne et peuvent être à l’origine des flushes. Mangez et buvez tiède.
– Le stress : Pas évident à gérer, mais c’est possible. Adoptez la respiration abdominale et la mindfulness.
– Les facteurs hormonaux de la ménopause : On ne peut pas y faire grand-chose, mais il faut savoir que ces facteurs sont susceptibles d’aggraver la couperose, les bouffées de chaleur favorisent nettement le développement des lésions vasculaires.
– Certains médicaments : Évitez notamment les vasodilatateurs ou la cortisone (en accord avec votre médecin évidemment).
– Les cosmétiques irritants : Ils doivent être bannis si ils contiennent parfum de synthèse, BHT, PEG, PPG, EDTA, phenoxyethanol, alcool (tout type d’alcool gras ou transformé), sodium laureth sulfate, etc… Idem pour les formules naturelles contenant trop de molécules aromatiques aldéhydées (type citronnelle, verveine…).
Visitez le site de Annie Casamayou pour un conseil naturopathie adapté à la couperose !
La dermocosmétique de la couperose
Si votre couperose est naissante, il est possible d’adopter une dermocosmétique sur mesure afin de prévenir l’apparition de télangiectasies disgracieuse ou de rosacée sur le long terme. Une alimentation revue, un nettoyage et surtout une hydratation de la peau seront au programme.
Si en revanche votre couperose est installée (petites veinules bien apparentes), il ne faudra pas espérer l’effacer avec la dermocosmétique. Votre dermatologue vous proposera peut-être l’électrocoagulation qui reste un procédé des plus efficaces. Rien ne vous empêche cependant d’adopter les gestes préventifs pour la suite…
Étape 1 : bien démaquiller, nettoyer et tonifier au quotidien
Arrêtez le savon et les produits moussants trop alcalins et desséchants, ne laissez pas non plus l’eau de la douche ruisseler sur le visage. Le démaquillage ne doit pas être irritant, n’utilisez aucun produit avec alcool ou parfum. Enfin, les exfoliants en grains trop décapants sont à proscrire. Ne frottez jamais trop vigoureusement votre peau quel que soit le soin que vous lui prodiguez.
Pour vous démaquiller, évitez les disques de coton, non seulement ce n’est pas très écolo, mais cela peut aussi être trop agressif. Du bout des doigts, appliquez directement une huile végétale d’amande douce ou de noyaux d’abricot ou essayez le liniment oléo-calcaire : il désincruste les résidus du maquillage sans abîmer le film hydrolipidique. Passez ensuite un coton imbibé d’hydrolat ou une éponge humide essorée pour essuyer. Pour nettoyer le visage en profondeur mais doucement, pas plus de 2 fois par semaine, adoptez l’argile blanche ou rose : déposez dans la main 1 cuillère à café d’argile et ajoutez un filet d’eau pour obtenir un lait. Appliquez le mélange sur le visage en massant délicatement. Rincez à l’eau avant de sécher à la serviette.
Tonifiez avec de l’hydrolat d’hamamélis astringent, ou un hydrolat au choix parmi ciste, immortelle (hélichryse italienne), camomille allemande. Vaporisez directement sur le visage et sécher en tamponnant délicatement.
Étape 2 : traiter les zones sensibles
Matin et soir, un soin à base d’huiles végétales et essentielles, renforçant le réseau sanguin et prévenant l’inflammation, est indiqué. L’idée est d’appliquer sur les zones sensibles quelques gouttes d’un sérum huileux pénétrant, avant d’appliquer sa crème.
Sérum antirougeurs
Pour 50 ml de sérum
Dans un flacon en verre (ou en plastique) ambré, bleuté, ou en alu de 50 ml, versez successivement :
20 gouttes d’huile essentielle d’immortelle (helichrysum italicum)
10 gouttes d’huile essentielle de lentisque pistachier (pistacia lentiscus)
10 gouttes d’huile essentielle de ciste ladanifère (cistus ladaniferum)
8 gouttes d’huile essentielle de matricaire (matricaria recutita)
10 ml (environ 1 cuillère à soupe) d’huile végétale de calophylle ou d’arnica
Finissez de remplir le flacon avec de l’huile végétale de chanvre.
L’huile de chanvre est un classique pour la couperose, relisez pourquoi, mais je lui associe toujours la calophylle. Le sérum est tout vert, c’est normal car l’huile essentielle de matricaire contient beaucoup de chamazulène anti-inflammatoire qui la rend bleue comme de l’encre. Cette nuance verdâtre ne tache pas la peau.
ATTENTION : Ce sérum très concentré ne convient que pour une application locale SUR les zones couperosées, pas sur tout le visage !
Matin et soir, appliquez 3 à 4 fines gouttes de ce sérum vert émeraude sur la partie couperosée. Chauffez dans la main puis massez sans frotter trop fort, jusqu’à bien faire pénétrer. Le sérum sent très fort mais l’odeur s’estompera rapidement sous votre crème de jour. Si vous n’avez pas tous les ingrédients, vous pouvez vous passer de l’un ou l’autre, mais gardez les proportions et sachez que l’huile essentielle d’hélichryse est ici garante d’une efficacité renforcée.
Le sérum se conserve 12 mois à l’abri de l’air, de la lumière et de la chaleur. Il ne convient pas aux femmes enceintes ou allaitantes qui peuvent néanmoins utiliser la formule sans huiles essentielles.
Étape 3 : hydrater et protéger
Reste à appliquer votre crème de jour ou de nuit. Une bonne hydratation permet de mieux lutter contre les agressions extérieures. Vous pouvez choisir de remplacer vos produits conventionnels par une huile ou un beurre végétal riche en acides gras essentiels protecteurs ou d’optimiser votre crème préférée avec une huile essentielle.
En cas de couperose, choisissez votre crème de jour ou de nuit avec soin. Tentez de sélectionner une crème certifiée bio dont la formule contient, parmi les cinq premiers ingrédients, au moins deux huiles végétales protectrices de qualité (argan, chanvre, carthame, calophylle, calendula, amande douce…).
Vos amies :
– L’huile essentielle d’immortelle (hélichryse italienne) étant un must pour la circulation sanguine, vous pouvez en toute simplicité incorporer dans votre pot de crème favorite (50 g) une dizaine de gouttes.
– L’huile végétale de chanvre est un incontournable des soins contre la couperose. Cette huile sèche favorise la microcirculation et atténue les rougeurs. Elle peut remplacer votre crème de jour ou de nuit si vous aimez l’idée d’un massage du visage à l’huile. Déposez alors 4 à 5 gouttes d’huile dans la paume des mains, frottez les l’une contre l’autre pour la faire chauffer et appliquez sur tout le visage et le cou.
– Quand l’hiver est rude, votre crème de jour habituelle n’est peut-être pas suffisante pour protéger la peau. Le beurre de karité plus riche et plus occlusif sera votre meilleur allié, surtout en cas d’activités extérieures. Prélevez une noisette avec les doigts et frottez vos mains pour la faire fondre. Appliquez en léger massage, laissez bien pénétrer.
N’oubliez pas l’intérêt du maquillage pour atténuer les télangiectasies installées. Inutile cependant d’opter pour des produits très couvrants qui bien souvent empêchent la peau de respirer. Des BB crèmes bio existent, tout comme le maquillage minéral (marques Eugénie Prahy, Zao et dans une certaine mesure BO HO). Ces produits camouflent discrètement les rougeurs autant que les imperfections. Les fonds de teint bio (liquides) sont également faciles à trouver aujourd’hui. Préférez ceux formulés à base d’huile d’amande douce, de calendula ou de toute huile végétale couvrante et apaisante à la fois.