Voilà longtemps que je ne vous ai plus proposé de bons conseils en fonction d’un type de peau particulier. Vous souvenez-vous des prescriptions beauté pour Vanessa Paradis, Rihanna la tatouée ou Myriam Leroy ?
Cette fois, c’est la très belle Ophélie du blog Antigonexxi.com qui s’y colle ! Une peau mixte et en forme mais avec un mini souci de cernes et de pigmentation…
Oui oui, c’est la fameuse Ophélie qui a bousculé le web récemment en rendant populaire le no-poo, en arrêtant de se laver les cheveux ;-).
J’ai vécu une belle rencontre virtuelle sous le signe de la Slow Cosmétique… Et c’est par ici…
Je vous propose de commencer tout de suite avec l’interview expresse d’Ophélie… Elle nous y avoue qu’elle se reconnaît dans les principes de la Slow Cosmétique. C’est tant mieux car mes conseils pour elle seront 100% naturels évidemment…
JK : Quels ont été tes premiers coups de cœur cosmétiques ? (un parfum d’ado, un massage que tu pratiques, un soin récemment découvert…)
Op: Ado, je ne préoccupais absolument pas de cosmétique naturelle : je me maquillais parfois comme une voiture volée, un peu gothique, un peu hippie, souvent rien, et je changeais de parfum selon mon humeur.
J’ai longtemps utilisé Hugo Woman de Hugo Boss, pour passer à Flowerbomb de Victor & Rolf ensuite. Depuis trois ans, je ne mets plus aucun parfum. Je préfère mon odeur naturelle !
Je dois avouer que je suis extrêmement modérée en matière de cosmétique : huiles végétales, aloe vera, savons naturel, un mascara et un crayon bio, baume à lèvre maison… euh, voilà, on a fait le tour !
JK: Ton rapport à la cosmétique semble frugal et raisonné. Que penses-tu de la Slow Cosmétique qui incite à consommer moins de produits mais à les sélectionner soigneusement en optant pour du naturel et moins de slogans ?
Op: Je ne jure que par la Slow Cosmétique !
Je pense que la ‘fast’ cosmétique abuse des consommateurs en leur proposant toujours plus de produits inutiles et potentiellement toxiques, qui ne sont bons ni pour la peau, ni pour le corps ni pour l’environnement. Tandis que l’industrie cosmétique conventionnelle s’adresse à nous comme à des consommateurs passifs, la Slow Cosmétique fait de nous des consomm’acteurs : elle nous apprend à connaître notre peau, ses besoins et les produits qui lui conviennent.
Bon nombre de produits conventionnels engendrent des déséquilibres pour notre corps, par exemple, quand on utilise des produits qui assèchent à l’excès la peau et entraînent alors une surproduction de sébum, à laquelle il faudra répondre par une nouvelle crème, un nouvel après-shampoing, une nouvelle huile miraculeuse, etc. A l’inverse, la Slow Cosmétique part du principe que les soins de la peau doivent simplement répondre aux besoins de celle-ci, et non en créer de nouveaux. Il s’agit donc d’une alternative saine, éthique, respectueuse des humains, des animaux et de l’environnement. On ne peut qu’aimer la Slow Cosmétique !
JK : Tu as grandement participé à la popularité du No-Poo en France. Le pratiques-tu toujours et quel recul as-tu à présent sur ce buzz ?
Op: Oui, toujours ! A dire vrai, je suis même passée complètement au water only (je ne me lave les cheveux qu’à l’eau) depuis plus d’un an et mes cheveux n’ont jamais été aussi beaux ! Je passe parfois un peu de savon d’alep dessus, les hydrate de temps en temps avec un peu d’aloe vera ou d’huile végétale, les brosse bien et me masse le cuir chevelu sous l’eau. Et ils vont bien ! J’ai écrit une FAQ sur le no-poo pour celles et ceux que cela intéresse.
Je dois avouer que je ne m’attendais pas du tout à un tel buzz… Cela me fait plaisir, bien sûr, mais je suis toujours étonnée de constater les multiples récupérations du concept (vente de produits ‘no-poo’ de luxe, marketing…) ou d’assister à mille et un tests de ‘no-poo’ avec des ingrédients des plus farfelus, des multi-poses, des huiles à ajouter par-ci par-là, des brossages de cheveux qui durent des heures… Pour moi, ce n’est pas du tout l’esprit du no-poo : les gens remplacent simplement leur armada de shampoings et après-shampoing par des alternatives plus ou moins naturelles, mais en en faisant toujours plus et en ne lâchant toujours pas leur tignasse. L’idée, c’est justement d’en faire le moins possible. Comme pour la peau, laissons nos cheveux vivre ! 😉
Merci Ophélie ! A la loupe maintenant ! 🙂
Il est temps maintenant de passer à la biographie de la peau d’Ophélie… Lors de l’interview, j’ai rassemblé quelques infos utiles :
– Ophélie approche de la trentaine. Ado, elle a vécu en France dans un environnement semi-urbain avec beaucoup d’escapades en Normandie et en Montagne, et un passage à Paris aussi. Elle vit aujourd’hui dans un air très pur qui lui fait du bien.
– Sa peau a connu beaucoup de stress pendant ses études. Elle a un peu tiré le diable par la queue question hygiène de vie à l’époque et n’utilisait aucun cosmétique. Aujourd’hui, elle n’est pas spécialement de tempérament nerveux ou anxieux et elle fait du sport et vit sainement.
– Le maquillage ? Elle en utilise peu (1 mascara et 1 crayon bio) mais en abusait quand elle avait 15 ans.
– Ophélie est très sujette aux taches de rousseur, et sur ses photos on croit observer qu’elles ont tendance à être plus marquées qu’avant. Les photos nous disent aussi qu’elle a un réseau vasculaire (micro-vaisseaux sanguins de la peau) un peu fragile ou fainéant. D’où les rougeurs et de très légers cernes bleutés parfois.
– Ophélie protège sa peau lorsqu’elle fait des activités au soleil car, plus jeune, elle attrapait chaque année un coup de soleil, et elle réagit souvent au début de l’été au soleil et à la chaleur par une allergie ou des plaques d’urticaire au niveau du haut du dos et de la poitrine. Heureusement, cela passe en quelques jours.
Ma prescription beauté pour Ophélie d’Antigonexxi.com (et pour toutes les peaux qui lui ressemblent ;-)) :
LE MATIN, j’imagine qu’Ophélie n’a pas envie d’une routine trop compliquée. Un débarbouillage aromatique peut suffire :
1) débarbouillage avec un mélange hydrolat de carotte et hydrolat de ciste mélangé à 50/50. Je conseille Essenciagua pour la carotte car il sent moins. Bioflore a un bon ciste en hydrolat. L’odeur du mélange sera très particulière (voyage en Corse 😉 )mais la carotte favorise un teint égal et le ciste resserre les pores et lutte contre les rougeurs.
2) massage long et doux avec 3 grosses gouttes d’un mélange personnalisé :
> huile de jojoba 10ml
> huile de son de riz 10ml (Senz cosmetics en a une).
> huile d’argan ou de noyaux d’abricot 10ml
+ 10 gouttes d’huile essentielle de ciste ladanifère
+ 10 gouttes d’huile essentielle de carotte sauvage
+ 3 gouttes d’huile essentielle de géranium rosat
Soit un flacon de 30 ml environ.
Pourquoi c’est bien ?
Les huiles de jojoba et son de riz (anti-cernes) protègent du soleil (pas assez, mais SPF 4 quand même). L’huile de noyaux d’abricot hydrate bien et est vitaminée. Lisez mon livre sur les Huiles Végétales pour les connaître mieux.
L’huile essentielle de ciste lutte contre les rougeurs et la fatigue vasculaire (cerne, rougeurs). L’huile essentielle de carotte est l’ennemie des taches (Ophélie n’a pas de vraies taches mais on ne voudrait pas que ces jolis petits points deviennent des amas pigmentaires dans 10 ans). L’huile essentielle de géranium parfume avec une note florale et resserre les pores tout en liftant un peu.
3) On termine avec une crème hydratante bio ou slow qui soit protectrice mais non grasse. Si c’est l’été et qu’on va au soleil, il faut un solaire bio SPF 25, mais si c’est une journée normale, j’ai pensé à la crème hydratante à la camomille (mais avec un peu de géranium, et surtout des eaux florales et du beurre de karité) de Saint Hilaire (Mention Slow Cosmétique également). A tester…
ET LE SOIR :
1) Démaquillage soigneux avec l’huile et l’eau florale ou comme Ophélie préfère mais sans alcool ni savon.
2) Un peu de savon à froid surgras (L’unique de Gaiia ou Le Docker de La Savonnerie Bourbonnaise)
3) Re-hydrolat carotte-ciste au coton
4) Re-massage du sérum régulateur cité plus haut
5) Au dodo ! 🙂
1 FOIS PAR SEMAINE : un gommage doux mais profond avec 1 cuiller à café de bicarbonate de soude dans 2 cuillers à café d’huile végétale d’argan ou de jojoba + 1 cuiller à café de jus de citron. On masse longtemps sans appuyer. Les “caresses” gommantes sont aussi un peu égalisatrices du teint. On laisse poser 15 minutes (ça picote). On rince bien avec beaucoup d’eau, puis on passe le fameux hydrolat ciste-carotte au coton et on ne rince pas.
Note : Les taches de rousseur d’Ophélie ne sont ni à cacher à tout prix, ni à accentuer selon moi. Avec ce protocole, on devrait rester dans quelque chose de joli, avec une peau toujours plus rebondie et surtout moins de cernes et moins de fragilité (rougeurs ou réactions allergiques).
Astuce : En cas de coup de feu dû au soleil (ça peu arriver), on masse tout de suite une bonne quantité du mélange fait à la main huile d’arnica bio + gel d’aloe vera. On laisse poser une nuit et hop, le feu a disparu.
A vous de jouer ! Pratiquez vous le NO-POO ? L’avez vous découvert grâce à Antigone XXI ? Et votre peau ? Ressemble-t-elle à celle d’Ophélie ?
Quoi qu’il en soit, c’est bon de savoir que vous êtes de plus en plus nombreuses, vous les femmes qu’on prend pas pour des pigeons et qui font bouger le monde dans le bon sens… Celui de la Slow Cosmétique ? Qui sait… 😉