Une fois n’est pas coutume : un petit coup de gueule ! J’ai remarqué récemment que certaines marques continuaient à faire du greenwashing en présentant leurs produits comme bio alors qu’il n’en est rien. D’autres nous semblent engagées dans une démarche éthique, mais c’est très relatif… Voici comment ne pas tomber dans le panneau…
Biotulin : le soin star du greenwashing
J’ai reçu il y a peu le dossier de presse du produit soi-disant bio dont tout le monde parle : le gel Biotulin ! Un soin star puisqu’il paraît que la reine d’Espagne l’utilise, comme beaucoup de stars de Hollywood d’ailleurs. La marque n’hésite d’ailleurs pas à utiliser l’image de Kate Middleton et Kim Kardashian dans son communiqué.
En gros, le communiqué nous présente le produit comme une alternative bio au botox, sans injection.
Le tout paraît absolument merveilleux et tout le monde se partage l’info sur les réseaux sociaux. Les gens achètent le produit à tour de bras, croyant qu’enfin un anti-rides miracle mais non polluant est sorti !
Si on s’en tient à l’information distribuée par la marque, c’est vrai.
Sauf que personne ne pense à analyser la liste INCI. Savez-vous que les journalistes beauté dans les magazines ne demandent jamais à lire l’INCI d’une formule cosmétique ? Elles recopient la plupart du temps ce qui est mis en avant : l’action de tel ou tel ingrédient naturel ou pseudo-scientifique. Evidemment, on ne parle jamais des excipients (pétrochimiques ou plastiques pour la plupart), et encore moins des conservateurs (souvent irritants ou perturbateurs endocriniens).
Moi, pour Biotulin comme pour les autres, j’ai demandé l’INCI 😉
Je ne l’ai pas reçue, mais je l’ai trouvée assez facilement sur le site de la marque (ce qui est un bon point). Et là : horreur ! Ce produit soi-disant bio ne l’est pas du tout ! Jugez plutôt avec la liste des ingrédients de BIOTULIN prise sur le site de la marque:
BIOTULIN GEL, 15ml INCI : AQUA/EAU, GLYCÉRINE, BUTYLÈNE GLYCOL, ALCOOL, EXTRAIT DE RACINE D’IMPERATA CYLINDRICA, EXTRAIT D’ACMELLA OLERACEA, GOMME XANTHANE, CARRAGHENINE, ACIDE BENZOÏQUE, PHÉNOXYÉTHANOL, EXTRAIT DE FEUILLE DE VITIS VINIFERA (RAISIN), HYALURONATE DE SODIUM, HYDROXIDE DE SODIUM, CARBOMER, CAPRYLYL GLYCOL, ACRYLATES / C10-30 ALKYL ACRYLATE CROSSPOLYMER, ÉTHYLHÉXYLGLYCÉRINE, ACIDE DÉHYDROACÉTIQUE, BISULFITE DE SODIUM
Oui vous avez bien lu ! Beaucoup d’eau, de la glycérine, et puis hop, de vulgaires alcools gras avant quelques extraits de plantes et, misère, du phenoxyethanol en quantité ! Pour rappel, le phenoxyethanol est un des ingrédients les plus soupçonné d’être un perturbateur endocrinien. Ce n’est pas fini ! Le produit contient aussi des polymères synthétiques (carbomer, acrylates / crosspolymer). Dingue… quand on sait que le produit se dit bio, sans vergogne. Ce produit ne pourrait pas être bio : il ne répond tout simplement pas aux critères de n’importe quelle charte bio (ecocert, cosmebio, bdih, natrue…), et encore moins aux critères de la Mention Slow Cosmétique.
Si on ajoute à cela l’exploitation marketing de stars qui à mon humble avis n’ont pas été mises au courant, on est là face à du pur greenwashing additionné d’une légère tromperie !
Informez-vous sur le bio !
Vous l’aurez compris, je suis aussi choqué que lorsque la fameuse Bio-Oil, aujourd’hui Bi-oil en Belgique, nous disait qu’elle était un soin naturel pour les vergetures. Pour rappel, cette huile corps contient des huiles pétrochimiques, du BHT et un colorant. Je vous rappelle que, pour votre shopping, des marques se décarcassent pour vous proposer par exemple des cosmétiques engagés avec la Slow Cosmétique.
Du coup, je vous le répète haut et fort : in-for-mez-vous ! Lisez la liste INCI et décryptez-la ! Elle a été mise à votre disposition par la législation UE à cette fin ! Elle est bourrée de défauts et un peu compliquée, mais c’est votre seul moyen de savoir ce que vous consommez vraiment.
Pour apprendre à décrypter la liste INCI, plein de possibilités :
- lisez mon livre “Slow Cosmétique : le guide visuel” ou tout autre livre Slow Cosmétique.
- téléchargez la fiche gratuite aide mémoire proposée par l’Association Slow Cosmétique
Pour mieux vous informer sur les cosmétiques bio :
Laissez vraiment tomber les magazines conventionnels. Ils font hélas encore beaucoup d’amalgames et les journalistes beauté ne sont pas formées à la chose.
Même le magazine Clés vous propose des mises en avant de produits soi-disant slow qui contiennent une kyrielle d’ingrédients fâcheux.
Il y a des magazines bio que je vous recommande :
- Le BioInfo en Belgique. Il a été fondé par Yves Rasir il y a des années et il est toujours dispo en magasins bio.
C’est aujourd’hui un magazine géré par un couple engagé, qui distille une information militante sur le bio. Le magazine est gratuit et mérite toujours votre confiance. - Le BioTempo en Belgique. C’est un tout nouveau magazine payant qui se veut informatif et plus grand public, très agréable à lire. J’y tiens depuis peu une chronique soins pour Hommes. C’est vraiment un magazine bien écrit et très enthousiasmant pour le monde de demain.
- Le Biocontact en France. C’est un magazine gratuit ou sur abonnement qui fait de beaux reportages en profondeur sur la filière bio et qui sélectionne ses shoppings beauté.
- Les sites Fémininbio et Consoglobe sur le net. Ces portails d’information engagée sont très pratiques et très sympas à lire, pas du tout ennuyeux. C’est gratuit en plus.
- Le magazine papier Fémininbio qui vient d’être lancé par l’équipe du site. Une version papier payante 100% chouette à lire ! Je vous la recommande, dans les kiosques en France.
Je lis malin ! - Ma lettre beauté au naturel avec Santé Nature Innovation. Vous recevez des vidéos et des tutos différents de ceux que vous trouvez sur mon blog, et vous rejoignez une communauté de lecteurs engagés car le réseau Santé Nature Innovation propose aussi le magazine Plantes et Bien-être qui est très bien.