29 mars 2016. Jean-Pierre Coffe s’éteint dans sa maison à Lanneray près de Châteaudun. La nouvelle est bien triste pour moi qui ai bien connu ce grand monsieur, et pour tous ceux qui dénoncent “la merde” qu’on nous sert parfois dans les rayons. Voici ma lettre souvenir à celui qui a parrainé la Slow Cosmétique à ses débuts…
“Cher Jean-Pierre,
En novembre dernier, vous étiez en pleine forme sur notre plateau de 69 Minutes Sans chichis à la RTBF. Je crois qu’on a jamais autant ri ! Beaucoup se souviendront de vous qui, me voyant arriver déguisé en Ange gardien sur mon chariot cotonneux, vous êtes levé pour tester à votre tour le chariot volant.
Des moments comme celui-là, vous m’en avez fait vivre quelques-uns depuis notre rencontre en 2012, année de la sortie de mon livre “Adoptez la Slow Cosmétique” que vous avez préfacé.
Je me souviens surtout d’une chose : la vivacité de votre être. Vif, vous l’étiez dans vos paroles, dans vos réactions, mais aussi dans vos actes. Du haut de ma trentaine à peine entamée, je me souviens avoir eu du mal à vous suivre dans les allées de la Foire du livre de Bruxelles que nous avions faite ensemble. Quelle énergie ! Une belle énergie.
C’est cette énergie je crois dont j’ai voulu m’inspirer pour mes combats Slow Cosmétique qui ont suivi. Dénoncer le plastique, la chimie ou le pétrole dans les cosmétiques, c’est finalement assez proche de ce que vous avez fait toute votre vie en dénonçant la malbouffe. Grâce à vous, le mouvement Slow Cosmétique a eu un modèle fort. Et aujourd’hui c’est plus de 50 bénévoles engagées qui seront tristes d’apprendre votre départ, accompagnées de 100 artisans et PME qui proposent de vrais bons produits pour la beauté, et non de la “merde”.
Aujourd’hui, de la “merde”, il y en a certes encore pas mal dans l’assiette, beaucoup même. Mais je suis sûr qu’il y en a un peu moins qu’il n’y aurait pu en avoir sans votre combat passionné.
Je me sens un peu orphelin ce jour, orphelin de mon parrain qui m’a donné mes premiers bons conseils : ne pas se laisser bercer par les dires de son éditeur, bien garder à l’esprit que la télé est un monde cruel et éphémère, rester entier, tout le temps.
Merci Jean-Pierre d’avoir été un modèle pour moi et pour ceux qui veulent dire haut et fort ce qui est écrit tout bas et tout petit sur l’emballage. Merci pour avoir été un lanceur d’alerte, un vrai malgré les détracteurs qui ont pu dire le contraire. Merci d’avoir été une belle personne, fine et abrupte en même temps.
La beauté et la sincérité, voilà des valeurs qui résonnent plus que jamais dans le monde que vous laissez aujourd’hui. Merci.
Votre filleul malgré lui, ange gardien à la télé, lanceur d’alerte à ses heures,
Julien KAIBECK”