Je suis allé en Chine tout récemment pour y présenter le mouvement Slow Cosmétique sur deux salons. J’en profite pour vous décrire un peu le pourquoi du comment de la cosmétique naturelle là-bas
La Slow Cosmétique en Chine ?
C’est étonnant, je sais, mais les consommatrices chinoises ont aussi le droit de faire connaissance avec une consommation plus raisonnable des cosmétiques. 😉
J’étais en Chine parce que le mouvement Slow Cosmétique a pour objet social (c’est une association), d’éduquer et de sensibiliser les consommateurs partout dans le monde (c’est une ONG internationale). Le salon VeggieWorld (rdv incontournable des Vegans dans le monde), m’avait invité à faire une présentation lors du salon VeggieWorld de Hangzhou, une ville à 2 heures de Shanghai. J’ai donc accepté, et avec l’Association Slow Cosmétique nous en avons profité pour réserver un stand sur le salon China Beauty Expo de Shanghai qui se déroulait juste après.
La cosmétique en Chine : c’est comment ?
C’est un truc de fous ! Les femmes chinoises, et certains hommes, sont absolument dingues de cosmétiques. Ils les consomment de façon tout à fait effrénée pour la plupart, tant la publicité là-bas vantent les mérites de telles ou telles marques. Le marché est très dense et concurrentiel. Ce qui m’a le plus marqué, c’est :
- Le greenwashing omniprésent : les marques se disent toutes ou presque “naturelles”, et là-bas l’affichage de l’INCI (la liste des ingrédients) n’est pas obligatoire alors les consommatrices peuvent à peine vérifier.
- La liste INCI est une notion floue pour les chinoises : elles voient parfois PEG, PPG, EDTA, BHT ou Phenoxyethanol dans une liste, mais elles ne savent absolument pas ce que c’est. Les autres ingrédients sont traduits en chinois, alors on ne peut pas les distinguer des ingrédients vraiment naturels (par exemple les noms de plantes en latin, chez nous en UE).
- Le brainwashing cosmétique est énorme : les marques du groupe L’Oréal (Lancôme, etc), mais aussi Chanel, Clarins et plein de marques occidentales, affichent des publicités magnifiques partout partout. On sent vraiment que la quête d’un produit “exclusif” est dans l’esprit de chaque consommatrices. Ou alors, celle d’un produit “fun” comme Hello Kitty, etc… à la japonaise… Il y en a partout, et pour tous les goûts, et tous les messages nous invitent à consommer plus.
- Les déchets générés par le matériel marketing est encore plus présent et moins écologiques qu’en occident. Stands de démonstration dans les grands magasins, présentoirs en plastiques mais aussi en plexiglass, posters géants… autant d’éléments qui seront jetés à la fin de la campagne en cours. Désolant.
MAIS il y a de l’espoir ! J’ai rencontré beaucoup de chinois(e)s pendant mon séjour et j’ai pu me rendre compte que :
- Certain(e)s chinois(e)s sont peu à peu conscient(e)s de ces excès de consumérisme et cherchent des alternatives plus écologiques et plus slow pour l’esprit et la peau.
- Beaucoup de chinois(e)s ne sont pas dupes et restent fidèles à leurs habitudes de consommation typiquement asiatiques : pas de déodorant ou très peu (ils n’en voient pas l’utilisé), pas de parfum, et un goût prononcé pour les produtis à base de plantes.
- La tendance Zéro Déchet commence à poindre le bout de son nez dans la ville (des poubelles de tris, bien que mal utilisées, sont là. Shanghai a aussi interdit d’ici à l’été les cotons tiges dans les hôtels et les cotons jetables offerts).
Quel avenir pour la cosmétique naturelle en Chine ?
Un avenir radieux je pense ! J’ai assisté à une présentation sur le salon China Beauty Expo qui démontrait, statistiques à l’appui, que la cosmétique bio et naturelle était décidément la tendance qui émergera là bas dans les années qui viennent. Les consommatrices cherchent en effet bien plus qu’avant sur les réseaux sociaux à se renseigner sur la qualité écologique ou bio des produits qu’elles utilisent. On le voit dans l’analyse des mots clés utilisés sur les réseaux sociaux et sites chinois (Weibo, Baidu, etc).
Et les tests sur les animaux en Chine ?
En fait, les tests sur les animaux ne sont obligatoires que pour les produits non chinois qui sont importés en Chine par un distributeur local. C’est une façon de “protéger” le marché chinois d’une invasion de cosmétiques occidentaux. Ces tests ne sont cependant pas obligatoires pour les produits qui arrivent dans les salles de bain chinoises via ce qu’on appelle le “crossboarding”, c’est à dire l’achat par un(e) chinois(e) d’un produit via un site web qui est situé à Hong-Kong, Taiwan, ou dans une “zone franche” telle celles de Shenzhen ou Shanghai.
Ainsi par exemple, la marque Théophile Berthon, labelisée Slow Cosmétique , est consommée par des chinois(e)s car on peut la commander sur des sites internet gérés par un distributeur Taiwanais. J’étais avec cette marque aussi sur la salonn China Beauty Expo, car elle est un bon exemple de marque labelisée Slow Cosmétique et elle s’exporte très bien hors de France.
Je vous conseille notamment chez eux le savon noir à l’huile d’olive et fleur d’oranger, pour un bon gommage corps façon hammam, ou bien leur shampoing sans sulfates au karité poudré pour cheveux délicats (cliquez).