Vous voulez certainement savoir si les huiles essentielles et l’aromathérapie sont efficaces dans ce contexte de coronavirus et de maladie COVID-19. Je pense que oui, mais pas n’importe comment et pas à 100%. Voici un vrai du faux bien utile en temps de crise…
VRAI : Certaines huiles essentielles sont anti-virales
Des études théoriques et in vitro ont démontré ces 20 dernières années que certaines huiles essentielles agissaient contre certains virus. Mais il faut bien comprendre que ce n’est ni prouvé cliniquement, ni efficace de la même façon et dans tous les cas. Je m’explique :
- Ce ne sont que certaines molécules aromatiques qui ont démontré une action antivirale sur certains types de virus. On peut résumer en disant que le cocktail “alcool terpénique + oxyde” = la combinaison gagnante pour neutraliser ou bloquer l’accès aux cellules des virus.
On trouve cette combinaison de molécules de façon bien proportionnée dans : le ravintsara (cinnamomum camphora), le laurier noble (laurus nobilis), l’eucalyptus radié (eucalyptus radiata) , le tea-tree (melaleuca alternifolia) mais aussi dans une certaines mesure dans la menthe poivrée (mentha piperita) et même la lavande aspic (lavandula spica). Le laurier noble a été prouvé capable de freiner la reproduction du virus dans la cellule dans une étude de l’université de Calabre qui portait sur le SARS-CoV , un virus très proche du coronavirus.
Parallèlement, les phénols aromatiques et aldéhydes aromatiques se sont montrés efficaces sur la modification ou la destruction de la capside (enveloppe) des virus enveloppés (c’est le cas du coronavirus). On pense ici à l’huile essentielle d’origan à carvacrol, et de cannelle écorce surtout. Il s’agit là d’huiles essentielles tellement agressives que de toute façon elles “détruisent” tout ce qu’elles touchent (les bactéries, les virus, mais la peau aussi attention). - Les huiles essentielles agissant contre les virus agissent donc de façon différente selon leur profil biochimique (les molécules qu’elles contiennent).
- Personne n’a jamais testé in vivo (sur des sujets humains) et de manière scientifique aucun protocole antiviral à base d’huiles essentielles. Les études ne font que des démonstrations théoriques ou in vitro. Cependant, c’est déjà pas mal et personnellement cela me suffit car je comprends que puisque l’intérêt commercial n’est pas possible (personne ne pourra breveter un mélange d’HE), eh bien je comprends qu’aucun labo ou université n’ait mené ce type d’étude.
Mon témoignage par rapport à cela ? J’ai bien entendu chez moi de l’huile essentielle de menthe poivrée, de laurier noble et de ravintsara. Mais je ne les utiliserai qu’en cas de maladie, et à la fois par voie orale et par voie cutanée pour m’assurer une guérison face au virus présent dans mon corps. Je veillerai à un dosage raisonnable en fonction de mon cas.
J’avoue cependant prendre en prévention des capsules d’huiles essentielles chaque jour lorsque la période est propice aux virus. Je prends 2 capsules “respiration” de Saint Hilaire par jour, car cela me fait l’équivalent d’1 goutte de ravintsara et 1 demi goutte d’origan par jour. Attention, ces capsules ne sont pas indiquées pour les femmes enceintes, les personnes pré-pubères, les malades du foie, ou les personnes qui ont des blessures à l’estomac. Il ne faut pas non plus les prendre en cas de traitement médicamenteux lourd déjà en place. Il faut les prendre avec de l’eau bien froide et avant de manger quelque chose.
Je frictionne aussi chaque jour 3 gouttes d’huile essentielle de ravintsara, de laurier ou de lavande aspic sur mes avant bras. Je frotte mon avant bras avec mon poignet opposé pour bien faire pénétrer les HE dans ma circulation sanguine. Attention, cela me fait 6 gouttes par jour, pures, et elles s’ajoutent à ma 1.5 goutte par voie orale. Mais tout le monde peut faire cela sauf : femmes enceintes ou allaitantes, enfants et ados pré pubères, personne sous traitement médicamenteux, personne épileptique, personne avec hypertension, personne allergiques aux molécules aromatiques, personnes atteinte d’une maladie hormono-dépendante (et cancers associés).
Attention : renseignez-vous auprès de votre médecin si possible formé à l’aromathérapie avant d’utiliser des huiles essentielles. Mon témoignage ici présent ne vaut pas conseil pour vous.
FAUX : 2 gouttes de ravintsara sur les poignets nous protègent
Ce simple geste avec l’huile essentielle de ravintsara (cinnamomum camphora) est décrit sur les réseaux sociaux en ce moment, et par certains laboratoires d’aromathérapie en pharmacie. Il est bénéfique mais il ne dispense pas d’une vraie protection qui consiste surtout à se laver les mains au savon, à ne pas entrer en interaction avec des personnes malades (et les “gouttelettes” qui contiennent la source virale qui peuvent être sur des poignées de porte, téléphone, surfaces, etc).
Je le pratique comme décrit plus haut, car cela ne peut pas nous faire de tort si c’est bien pratiqué, mais cela ne suffit pas et il faut en être conscient.
VRAI : Se laver les mains au savon prime
C’est vraiment LA recommandation numéro 1! Rien ne remplace en matière de prévention le lavage des mains au savon. Il faut se laver les mains au moins une fois par heure si on interagit dans la vie sociale, et de façon complète (voyez les tutos sur le net). N’oublions pas les poignets et le dessus des mains, ainsi que les ongles. Tous les savons peuvent être utilisés, mais moi j’utilise des savons à froid aux huiles essentielles, pour renforcer l’action du lavage (cliquez pour voir une sélection).
Le lavage au savon est PLUS efficace que l’utilisation d’un gel hydro-alcoolique. Ce dernier ne doit être utilisé que si on ne peut pas se laver les mains au savon (par exemple dans un train pendant plus d’une heure, ou si on est dans les transports pendant plus d’une heure).
Je vous rappelle qu’il existe aussi des savons naturels liquides. On peut très bien les verser dans des petits flacons à emporter avec soi partout et à utiliser avec de l’eau dès qu’on peut en trouver (restaurants, bureaux, hôtels, etc.).
RECETTE : un gel désinfectant pour les mains fait-maison
Depuis quelque jours tout le monde veut réaliser son gel hydro-alcoolique fait maison. Ce n’est selon moi pas très utile mais si on y tient, alors il faut suivre la recette de l’OMS.
Le problème, c’est que cette recette préconise un éthanol à 96% (alcool à 90°) pour être efficace, alors que le public (nous) n’a pas accès à ce type d’alcool dénaturé. Les pharmacies nous proposent de l’alcool à 70°. Voilà pourquoi il est alors intéressant de suivre une recette de gel assainissant avec huiles essentielles (pour augmenter l’effet assainissant).
Voici ma recette, mais attention elle n’a AUCUNE valeur scientifique contre le coronavirus, elle me garantit simplement ( à moi !) un assainissement superficiel des mains en toute circonstance et ne contient que des ingrédients de type cosmétique (donc niveau santé et dermocausticité c’est tolérable mais pas sans risque non plus) :
- j’ouvre mon flacon de 250ml de gel d’aloe vera slow (rempli)
- je vide 75ml à l’aide d’une seringue en plastique graduée, et je réserve ces 75 ml de gel pour un autre usage.
- je verse 55 ml d’eau de cologne bio Cosmessences à la lavande dans le flacon de gel, avec un bécher mesureur. C’est cette Cologne aromatisée qui joue le rôle d’alcool ici.
- je verse 2 ml d’huile essentielle de laurier noble bio dans le flacon (chez moi ça fait 50 gouttes)
- j’ajoute 2,5 ml d’huile essentielle de ravintsara bio dans le flacon (chez moi, ça fait 62 gouttes)
- je ferme et je mélange longuement, agitant bien le flacon fermé pendant 2 minutes
- j’ai alors 225 ml de gel très liquide (presque aqueux) et très aromatisé dans mon flacon, et je le répartis immédiatement dans 15 petits flacons pompe de verre de 15ml (j’en ai plein pour mes ateliers).
- je conserve les flacons au frigo. La préparation se conserve aussi longtemps que la date du gel d’aloe vera utilisé.
Attention ce mélange est plus irritant pour la peau que ce qu’on trouve dans le commerce, et surtout beaucoup plus allergisant puisque bourré de molécules aromatiques. Mais j’ai réalisé cette recette depuis lundi parce que je voulais trouver une solution pour moi même et mon entourage (adultes uniquement, qui supportent bien les HE). Pour plus de douceur, il aurait fallu rajouter 10 % d’huile végétale dans le mélange, mais je ne le voulais pas car j’aime un gel qui sèche vraiment, vite et bien, sans laisser les mains moites ou grasses.
Je ne vous recommande pas forcément de la faire pour vous (la liste des contre-indications serait longue) sauf si vous le destinez à votre propre usage en connaissance de cause (vous êtes un(e) adulte formé(e)) à l’aromathérapie). Dans ce cas, sachez que vous ne devez pas souffrir de peau atopique ou eczema, ni de peau irritée ou blessée . La recette peut convenir ponctuellement à un enfant dès 12 ans car elle n’est dosée qu’à un peu moins de 3 % d’HE (il faut compter les HE pures mais aussi les traces d’HE de lavande dans la cologne).