Découvrez avec moi pourquoi les calendriers de l’avent cosmétiques sont une honte au rayon naturel, et une catastrophe écologique au rayon de la beauté conventionnelle. Evitez les pièges et sachez choisir au mieux vos produits de beauté !
C’est de saison : comme chaque année les réseaux sociaux sont inondés de posts sur les “calendriers de l’avent” cosmétiques qui rivalisent d’inventivité et de beauté. Toutes les marques cosmétiques leaders en proposent (Clarins, L’Occitane, Yves Rocher, etc). Côté marques bio, c’est moins le cas mais par contre ce sont les enseignes beauté bio comme MoncornerB, Nuoo, Birchbox-Blissim ou même Mademoiselle bio qui s’y mettent. Ce sont pourtant des shops sensés être engagés pour l’écologie. Laissez moi vous expliquer pourquoi cela pose un problème…
L’impact écologique des calendriers de l’avent
Chaque calendrier de l’avent beauté contient 20 à 24 produits cosmétiques proposés dans un pack à multiples entrées, ou un coffret. La plupart contiennent une partie de produits en format vente (donc full size), mais aussi une bonne part de produits miniatures.
Pensez un instant à l’impact en termes de production :
- IMPRESSION POUR RIEN : il a fallu développer un pack pour la production de ce calendrier de l’avent. Il est le plus souvent en carton. Chaque année, il doit être nouveau et très ludique. Il faut 24 cases, le plus souvent en carton prédécoupé ou plié de façon originale. Le calendrier doit être décoré et faire un peu rêver (on imprime en offset avec des encres, des métallisations, des embossages. Il faut parfois un ruban, un aimant ou un système de fermeture avec plastique ou métal.
- PRODUCTION POUR RIEN : les produits doivent rentrer dans les cases ! Il faut donc y mettre des produits de petite taille au moins pour la moitié des cases. Ces produits sont fabriqués en série importante, un peu comme des échantillons, mais ne sont pas / seront pas vendus dans le cycle normal de la référence dudit produit. L’échantillonnage est un pan de l’industrie cosmétique qui génère des déchets inutiles et très nombreux, car on est sur des monodoses, ou des formats dits “voyage” qui ne sont pas du tout optimisés.
Et l’utilisation ? On en parle ? Qui va vraiment utiliser les 24 petits cadeaux cosmétiques proposés ? Avions-nous besoin de tel ou tel produit ? Non, car il est raisonnablement impossible de les utiliser tous en pleine conscience pendant les semaines qui suivent les fêtes. On peut certes en offrir à ses proches, sa famille, mais franchement, on crée un besoin là où il n’y en avait pas.
L’impact psychologique des calendriers de l’avent
Les femmes ont bien raison de se battre pour l’égalité des sexes, la reconnaissance de leurs droits, ou le respect. Mais qui parle de l’infantilisation des femmes dans la consommation ? Je dis bien “femmes”, car elles sont explicitement ciblées par les calendriers de l’Avent beauté.
Réfléchissez plutôt : le calendrier de l’avent est à l’origine un outil pédagogique et ludique pour les enfants. On l’utilisait pour cultiver la patience chez l’enfant, ainsi que la notion de plaisir graduel à l’approche de Noël. Chaque jour, une surprise ravit l’enfant qui sait attendre. En soi, c’est très bien. Mais une femme de 25 ou 40 ans a-t-elle besoin de cela ? Non.
Je dénonce :
- INFANTILISATION DE LA FEMME : Les influenceuses beauté sont les premières victimes des calendriers de l’avent, et les premiers bourreaux. Regardez bien la communication faite par les marques et enseignes à travers les influenceuses : le message véhiculé est “oh là là que c’est beau, oh là là que c’est magique, oh là là que c’est irrésistible”. On est bien dans un plaisir très enfantin, très “petite fille qui renaît en moi”. A chaque ouverture de case, le paradigme du calendrier de l’avent de l’enfance est d’application. Je ne pense pas que cela soit conscient chez les influenceuses, mais hélas ça transpire du partout une fois qu’on y pense. Et les consommatrices foncent tête baissée…
- CREATION DE BESOINS : Les marques et enseignes qui proposent des calendriers de l’avent créent consciemment ou inconsciemment des besoins beauté qui sont à l’opposé de ce que défend la Slow Cosmétique ou la cosmétique bio, minimaliste ou engagée. Parmi les 20 à 24 produits proposés, il n’y a que 5 ou 6 produits essentiels pour la personne qui consomme le calendrier. Tout le reste est un “plus”, qui n’est que rarement synonyme de “mieux”. Cette formule nous vient tout droit des années 80. Pas de souci me direz-vous ? Je pense que si. Parce que la crise environnementale est passée par là, et que l’économie du futur n’est pas celle-là.
La fin des calendriers de l’avent ?
Je ne pense pas hélas que la fin des calendriers de l’avent beauté est proche. Au contraire, malgré le contexte écologique et sanitaire, l’année 2020 est très riche en sorties calendriers de l’avent cosmétiques. Les influenceuses beauté en raffolent, et du coup les consommatrices aussi (oui, je fais un lien très explicite ici entre la responsabilité des influenceuses beauté et le panier des consommatrices, j’assume).
Mes conseils :
- n’achetez pas de calendrier de l’avent beauté en 2020.
- dénoncez chaque vidéo ou post promotionnant un calendrier de l’avent de marque en d’enseigne. Utilisez éventuellement un hashtag comme #stopcalendrierdelavent ou #cestdépassé.
- si vous avez envie de cultiver le plaisir et la pédagogie de la tradition du calendrier de l’avent, faites en un vous même (il vous faut 24 petites recettes Slow Cosmétique à glâner sur le mag du mouvement ou dans les livres, et 24 petits sacs en kraft ou de récup – voir photo).
Exprimez ici votre avis sur les calendriers de l’avent beauté ! Donnez d’autres idées pour réduire l’impact écologique de ces calendriers ! Partagez cet article !