Faire preuve d’humilité au quotidien, c’est possible ! Si on pratique l’humilité correctement, elle peut être une source de joie intense, de satisfaction. C’est étonnant, mais c’est vrai… Petit mode d’emploi débutants…
Avant de vous lancer dans la pratique de l’humilité au quotidien, je vous conseille de lire l’article “Qu’est-ce que l’humilité” pour bien comprendre ce que c’est. Ensuite, vous pourrez découvrir les nombreux bienfaits de l’humilité (cliquez pour l’article), et enfin voir si vous arrivez à la pratiquer en lisant ce qui suit.
Pratiquer l’humilité au quotidien
L’humilité est un état d’esprit plutôt qu’un ensemble de pratiques qu’on peut lister, mais elle se traduit quand même par des actes, d’où le sens de cet article.
Il y a plusieurs définitions de l’humilité : on pense d’abord à l’humilité en tant que vertu religieuse ou dogmatique, qui consiste à rester modeste en toute situation et à se consacrer aux autres, quitte à se sacrifier soi. Ce n’est pas la meilleure définition. A l’origine, l’humilité consiste à être connecté à l’humus, la terre, et à soi. Se connaître à fond, c’est connaître ses forces mais aussi ses propres limites, et les accepter. Une fois qu’on en est là, on se situe mieux dans le Monde et dans le sens de la vie, et on peut pratiquer l’humilité positive, en se mettant par exemple au service des autres ou de l’art, etc.
J’ai appelé la pratique de l’humilité au quotidien “l’humilité positive” parce que cela me semble plus parlant que le simple mot “humilité”. En effet, ici on choisit de “se forcer” à pratiquer l’humilité. On fait “exprès”, de façon positive et authentique, parce qu’on le veut et qu’on y croit.
Il y a beaucoup de façons de faire preuve d’humilité positive. Je vous donne ici les principales pistes mais cela peut bien évidemment être complété, et même évoluer ensuite avec le temps et la pratique…
Faire preuve d’humilité dans un groupe
C’est surtout dans les échanges avec les autres êtres humains qu’on peut pratiquer l’humilité. En effet, elle est par nature une façon de moduler son comportement dans des situations de groupe (moi et les autres / moi et un.e autre).
Écouter, écouter puis agir
Une première étape, cruciale dans l’humilité, consiste à écouter attentivement ce que chaque membre du groupe a à dire, ce qu’il ou elle exprime. En écoutant attentivement, on arrive à comprendre les motivations de chacun/e. C’est alors qu’on peut moduler son ton de parole, ses propres motivations et ses propres actions sur ce qu’il y a de commun dans le groupe.
Si vous n’arrivez pas à écouter attentivement ce que les gens du groupe expriment, renseignez-vous sur l’écoute active, ou sur la PNL, et puis revenez ici 😉
Explication / exemple : vous êtes dans un groupe de quatre collègues. Vous les avez écouté attentivement plusieurs jours. L’un est très sûr de lui et veut travailler beaucoup, vite et bien car il se sait efficace. L’autre travaille depuis très longtemps sur son poste et est dans un rythme de croisière, il n’exprime pas beaucoup de chose. La troisième est dans une volonté de changement, elle est un peu insatisfaite des process et veut faire évoluer le travail. Et vous ? Si vous vous connaissez bien et que vous savez que vous êtes un peu créatif/ve, vous pouvez par exemple devenir le lien entre le collègue qui travaille vite et bien, et la collègue qui veut changer certaines choses, en proposant que le collègue plus ancien challenge les idées de chacun à travers une méthode que vous proposez avec lui.
Autre exemple : vous êtes dans une famille de trois personnes. Il y a deux frères (dont vous) et la mère seule qui rame parce qu’elle vieillit et que ses fils sont entrés dans la vie active. La mère se plaint parfois de ça. Votre frère lui n’a qu’un envie c’est que tout se passe bien : il s’énerve quand votre mère se plaint car cela le déséquilibre. Et vous ? Si vous vous connaissez bien et que vous savez que vous êtes bon chef.fe d’orchestre, vous pouvez proposer à votre frère d’enseigner un truc typiquement “jeune” à votre maman et à vous, lors par exemple de trois soirées sur une saison. Ce serait l’occasion de se voir, mais aussi d’évoluer ensemble. Cela met en avant votre frère et remplit un besoin chez votre mère tout en la sortant un peu de là.
Servir le groupe
L’humilité ne passe pas toujours par le service, mais souvent c’est le cas. Attention cependant à ne pas devenir la souillon / l’esclave de service car cela n’est pas là de l’humilité authentique. Non, l’humilité consiste à bien vous connaître (vos forces et vos faiblesses surtout) et à utiliser ce que vous savez de vous pour rendre service aux autres.
Ainsi par exemple, inutile de proposer à des membres de votre groupe de faire le nettoyage de leur chambre si vous détestez ça. Par contre, peut être aimez vous rédiger des e-mails que certains trouvent barbant, et qu’ils seraient ravis de vous confier.
Vous aimez faire la cuisine ? Préparer un plat à partager dans un groupe, même sans raison, est toujours une très bonne idée. Attention, si vous le faites, ne le faites pas pour vous mettre en avant vous-même. Faites quelque chose de simple au début, pour ne pas “en imposer” car sinon l’effet sera moins agréable pour vous sur le long terme (car vous ne ressentirez pas la vraie humilité).
Vous êtes trop crevé/e pour aider ? Proposez une activité au groupe qui fera du bien à chacun et à vous aussi. Rien ne vous empêche de dire au groupe que ce serait bien de faire une sieste dans un endroit un peu cosy que vous avez préparer pour l’occasion. Un peu de musique douce, des coussins partout, et hop, 20 minutes de repos que vous avez bien préparé (car il est important d’être acteur/trice pour pratiquer l’humilité positive).
Vous n’avez aucune idée de qui aider ? Ni comment ? Postez une annonce un peu folle ! Proposez votre aide sur une affiche dans un lieu public, en listant les compétences que vous avez et en proposant aux personnes de vous contacter pour demander 1 heure ou 2 heures d’aide. Vous serez étonné/e du résultat et pourrez de toute façon choisir ce que vous faites ou non. Veillez à ne pas rejeter en bloc toute demande d’aide qui vous challence, car le dépassement de soi est parfois intéressant aussi. J’ai personnellement fait ça lors du stage “Potencia” organisé par Ernesto Artillo en juin 2023.
Puiser dans le groupe
Être humble ne veut pas dire “être en dehors” du groupe, ni se raibaisser, ou ne pas exister / se retirer du groupe. Certes, vous ne serez pas le leader du groupe (en tout cas pas dans un premier temps), ni la vedettte (pas tout le temps), mais vous ne pouvez pas ne pas “exister” dans le groupe.
Pour ce faire, n’hésitez pas à expliquer au groupe ce que vous pensez être dans le groupe, et votre souhait de vous améliorer. Dites que vous souhaitez être plus humble, plus utile, etc. Demandez au groupe ou à certain/es un feedback sur vos forces et faiblesses. Faites d’abord VOTRE liste de forces et faiblesses et parlez en seulement ensuite à au moins deux membres du groupe. Leur retour est important : vous allez voir qu’il changera après quelques temps car vous aurez pratiqué plus l’humilité, et cela changera la perception que les gens ont de vous.
Utilisez aussi le groupe comme une source d’énergie. Si vous êtes fatigué/e ou avez besoin d’aide, dites le au groupe et demandez ce dont vous avez besoin. Le service à autrui n’est pas à sens unique. Jouez aussi avec les membres du groupe. Si vous avez un projet, un objectif propre (donc pas un service mais un trucs que vous voulez accomplir pour vous), utilisez les membres du groupe comme ressources / acteurs / figurants / profs. Identifiez les talents de chacun et demandez à chacun un truc en rapport avec son talent. La personne se sentira reconnue et appréciée, et vous aurez fait preuve d’humilité tout en obtenant pourtant un service ou quelque chose de concret.
Faire preuve d’humilité en solo
Le travail sur soi est important pour faire preuve d’une belle humilité. En effet, il faut d’abord réfléchir, et beaucoup, à nos forces et nos faiblesses. Il faut prendre le temps de s’observer soi, avant d’aller vers les autres ou de pratiquer l’humilité partout et tout le temps.
S’AUTO-ANALYSER
S’observer soi sans se juger méchamment, sans se mettre la pression, n’est pas facile. Si vous êtes persuadé/e que vous êtes nul/le, c’est mal parti. Personne n’est nul/le en tout. C’est impossible. Prenez le temps par exemple d’identifier ce qui vous donnait de la joie enfant. Faites une liste de ces choses ( brosser un cheval, habiller une poupée, recevoir un cadeau , etc). Trier ensuite la liste et identifiez ce qui vous donnait vraiment le plus de joie. La joie la plus authentique. Vous allez lister deux ou trois choses seulement. Sur ces deux ou trois choses, voyez à présent à quelle force c’est lié chez vous. Votre capacité à inventer ? à créer ? Votre capacité à régler un problème ? Votre capacité à courir très vite ? A écrire très bien ? En bossant comme ça pendant 2 ou 3 jours, et en observant aussi votre quotidien d’adulte, vous allez arriver à lister quelques forces typiquement vôtres. Il restera alors à lister vos faiblesses. Là, c’est plus facile car on est dur avec soi-même. Ne le soyez pas trop, mais soyez bien honnête. Vous pensez que votre faiblesse c’est d’être gourmande et de rire trop fort ? Ce n’est pas assez. Pensez à vos vraies faiblesses, les trucs les plus authentiques. N’Êtes-vous pas un peu fuyante ? Un peu trouillard ? Un peu faux-cul ? Un peu salope ? Un peu trop sûre de vous ? Un peu frimeur ? Utilisez des archétypes de méchants au cinéma ou dans les livres, et voyez en toute honnêteté quelles sont vos faiblesses à vous.
Moi par exemple : je suis complètement égocentré, je me trouve plus intelligent que tout le monde, à un point tel que souvent j’ai envie de fuir les groupes et les gens tant ils me déçoivent. J’ai un gros complexe de supériorité. J’ai aussi besoin de séduire sans cesse, d’être félicité. C’est fatigant. Je suis aussi un peu fuyant devant la violence, et je n’aime pas du tout me dépasser physiquement alors que je le devrais.
Vous voyez ? Il faut que vous arriviez à écrire quelque chose comme ça. Une belle liste de vos faiblesses. Pas pour vous flageller, mais pour voir ce que vous pouvez faire avec ça, ensuite, dans un groupe au sein du quel vous allez être HUMBLE 🙂
AGIR AVEC LES MAINS
Une fois que vous avez la liste de vos forces et vos faiblessses. Gardez la pour vous et méditez dessus sans trop vous prendre la tête. N’essayez pas de vous départir de vos faiblesses à tout prix. Sachez plutôt vous concentrer sur vos forces, et faire en sorte que vos faiblesses soient maîtrisées en passant à l’action.
L’ACTION c’est la deuxième phase de l’humilité en solo. Après avoir bien défini qui on est, bien et mal, on agit. On peut dessiner, cuisiner, modeler, jardiner, peindre, réparer, souder, sculpter, creuser, écrire, composer, couper, tailler… IL FAUT FAIRE UN TRUC MANUEL. Et si possible au moins une fois par jour au début. Pourquoi ? Parce que c’est à travers l’action manuelle que les meilleures idées d’humilité positive vous viendront, pour le groupe qui sera le vôtre, ou pour vous même au quotidien.
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