Voilà des années que je vous dis de consommer des cosmétiques sans silicones ni ingrédients pétrochimiques, mais pourquoi est-ce si important
Quels plastiques dans tes cosmétiques ?
Avant de vous dire pourquoi les éviter, laisser moi vous parler des plastiques en cosmétique.
Oui, il y a plein de matières plastiques dans nos cosmétiques. On pense bien souvent à l’emballage, mais il y a en réalité bien pire : des plastiques et autres polymers en tout genre sont au coeur même de la formule !
Voici un petit topo :
Microbilles de plastiques :
Ces microbilles sont des particules de plastique solides, souvent en PET, qu’on retrouve dans des gommages, des gels douche, des dentifrices, et parfois d’autres soins cosmétiques pour leurs vertus abrasives ou texturisantes. Leur taille est minuscule : ces particules font toujours moins de 5mm de diamètre (sinon elles ne sont pas appelées “microbilles”), et très souvent hélas bien moins puisque les tailles récurrentes sont de 0,15 à 0,55mm.
Elles seront bientôt totalement interdites en France et au Canada, mais pas en Belgique bien que là le secteur cosmétique s’est engagé à les retirer progressivement des formules. Elles représentent selon plusieurs études environ 2% des microplastiques qui polluent gravement les eaux marines et causent des dégâts sur la biodiversité.
Plastiques liquides :
On utilise ce terme peu scientifique pour désigner les silicones (dimethicone, siloxanes…), polymères et polyvinyls en tout genre qui ne sont pas solides et se retrouvent dans les émulsions, solutions, gels, shampoings, fonds de teint, etc… Ces matières-là ne sont pour l’instant pas concernées par les réglementations qui visent à réduire ou interdire les microplastiques dans les cosmétiques. Pourtant, il y a bel et bien pollution aussi quand ces matières sont présentes dans des cosmétiques à rincer puisqu’elles ne sont pas stoppées par les stations d’épuration. Je pense ici particulièrement aux ingrédients “dimethicone” ou “acrylates-copolymer” dans des soins pour cheveux à rincer. Des études de l’Université d’Amsterdam attestent bien de leur répartition dans les milieux marins, mais sans pouvoir les quantifier puisque pas mal de ces plastiques sont hydro-dispersibles, entre autres raisons. Ce qui est certain, c’est que ces matières ne sont pas biodégradables du tout, et que pas mal d’entre elles sont polémiques pour la santé ( potentiel perturbateur endocrinien de la cyclotetrasiloxane D4 ou du dimethicone par exemple).
Les mots à éviter dans les listes INCI sont : -icone , -oxane, -polymer- (pas tous mais presque – exemple avec Acrylates Copolymer), -vinyl (pas tous mais presque), polyethylene (dont les PEG même s’ils ne sont pas à proprement parler des plastiques).
Que reprocher aux plastiques cosmétiques ?
J’ai décidé de résumer ici une liste de bonnes raisons d’éviter les plastiques dans les formules cosmétiques pour vous sensibiliser comme je le suis aux alternatives qui existent ensuite.
- Pollution
Les microplastiques solides et liquides polluent gravement notre environnement et la faune marine. En demeurant dans l’environnement, ils peuvent détériorer le milieu de vie et avoir un impact négatif sur la biodiversité. Je sais que c’est difficile à croire mais lorsque vous rincez un shampoing ou un après-shampoing contenant des silicones dans la douche, eh bien cela a un impact sur la vie marine au long terme. Et si la vie marine est altérée (même le plancton), au final toute la chaîne alimentaire est impactée, même si ce n’est pas directement. L’environnement altéré a donc aussi un impact sur la santé.
- Santé
Les microplastiques cosmétiques sont polémiques pour la santé même s’ils semblent bien tolérés par la peau. En effet, plusieurs d’entre eux ont été décrits comme cancérigènes ou perturbateurs endocriniens. Il s’agit par exemple du cyclotetrasiloxane D4 (cancérigène, mutagène et toxique pour la reproduction), et de la cyclopentasiloxane (D5) dont la concentration est d’ailleurs depuis peu limitée à 0,1% du produit en Europe. La silicone très populaire “dimethicone” (une silicone linéaire) est soupçonnée d’être un perturbateur endocrinien et pourtant on en trouve dans plein de produits de maquillage en contact avec les yeux ou la bouche. Enfin, toutes les silicones “étouffent” les cheveux au long terme, ce qui n’est pas optimal pour leur santé, ni celle du cuir chevelu. Il y a encore bien des raisons de les éviter en lien avec la santé mais je résume ici car je ne suis pas quelqu’un d’alarmiste, et je sais bien que le risque zéro n’existe pas non plus, même au rayon naturel. Ce qui me choque sans doute plus encore, c’est le point suivant…
- Tromperie
Les cosmétiques conventionnels qui contiennent des plastiques ne vous le disent pas. Au contraire, ils mettent en avant un “actif star” bien souvent végétal et précieux. Ainsi par exemple, on achète un “shampoing à la grenade” sans se douter que 90% de la formule c’est de l’eau, des tensio-actifs industriels moussants et des silicones, bien avant un quelconque extrait de plante. C’est bien triste et cela tient du greenwashing que je dénonce par ailleurs aussi.
Agissez contre les plastiques dans les formules cosmétiques :
- rejoignez la campagne Slow Cosmétique contre les plastiques (je serai le 17 mars à 14h à Paris pour le Défi des Sirènes Slow).
- achetez des produits à rincer lauréats de la Mention Slow Cosmétique : savons à froid, gels douche, shampoings, après-shampoings, etc…