Découvrez dans cet article pourquoi certain(e)s patient(e)s atteints de cancer doivent éviter certaines huiles essentielles, quelles huiles essentielles éviter et comment s’y retrouver.
Cancer et huiles essentielles ?
Avant toute chose, il s’agit de rappeler quelques vérités pour bien comprendre de quoi on parle et pour ne pas paniquer inutilement ou répandre de fausses infos…
- les huiles essentielles ne PROVOQUENT PAS de cancer ! Par contre, si vous souffrez d’une maladie déjà présente à dimension hormono-dépendante (et donc aussi d’un cancer du sein par exemple), alors il faut éviter certains produits – dont certaines huiles essentielles.
- En cas de cancer hormono-dépendant, non seulement je recommanderais d’éviter certaines huiles essentielles, mais aussi et surtout de s’exposer aux phtalates (dans les parfums), les COV (et donc l’usage de peintures murales), les émanations de vernis, etc.
- Plusieurs études ont montré que pas mal d’huiles essentielles ont une action sur la sphère hormonale. En effet, certaines essences contiennent des molécules aromatiques que notre organisme peut considérer comme “oestrogen-like” (identique aux oestrogènes) ou “hormon-like” (en lien avec la sphère endocrinienne). C’est le cas par exemple du sclaréol, un alcool sesquiterpénique contenu dans l’huile essentielles de sauge sclarée, dont un des effets est “oestrogen-like”. La plupart des huiles essentielles qui ont un effet “hormon-like” sont des huiles essentielles à sesquiterpènes et/ou alcools sesquiterpéniques .
Quelles huiles essentielles éviter en cas de cancer ?
Je vais vous présenter une liste ici plus bas, mais avant tout sachez que tout dépend du cancer ! Si vous avez un cancer du colon ou de l’oesophage, vous ne devez pas forcément éviter d’utiliser des huiles essentielles pour votre bien-être au quotidien. Au contraire, on utilise bien souvent les huiles essentielles pour se détendre dans ces cas là ou pour des soins de confort (soins de la peau, soins du stress, etc).
C’est surtout en cas de cancer HORMONO-DEPENDANT que vous devez éviter vraiment certaines huiles essentielles, pour ne pas influer négativement sur la vie de la/des tumeur(s). Je pense ici au cancer du sein en particulier, mais aussi aux cancers des ovaires, de la thyroïde de la glande surrénale. On peut mettre le cancer de la prostate de côté, car le cancer de la prostate est aussi un cancer hormonosensible mais il est influé par les hormones mâles (type testotérone) et aucune molécule aromatique ne présente à priori d’analogie avec la testostérone.
Notons aussi que toute personne souffrant d’une maladie endocrinienne en lien avec l’activité œstrogénique, même si ce n’est pas un cancer, doit utiliser les huiles essentielles avec précaution et lire la liste qui suit.
Je me suis concentré sur les essences les plus courantes en aromathérapie qui contiennent tantôt une part importante de sesquiterpènes, tantôt d’alcool sesquiterpénique. C’est un exercice qui n’est pas scientifique, mais qui vous aidera si vous devez éviter tous les perturbateurs endocriniens.
Voici ma liste des huiles essentielles les plus assimilables à des perturbateurs endocriniens :
• achillées (plusieurs sous espèces – Achillea)
• santal des Indes (Amyris balsamifera)
• céleri (Apium graveolens)
• ylang-ylang totum (Cananga Odorata – mais à des doses cosmétiques, je pense vraiment qu’il n’y a pas d’action endocrinienne).
• cèdre (Cedrus Atlantica et tous les autres cedrus)
• camphrier (Cinnamomum camphora, mais pas le Ravintsararavintsara)
• myrrhe (Commiphora molmol)
• cyprès (Cupressus sempervirens et tous les autres curpressus)
• lemongrass (Cymbopogon citratus)
• palmarosa (Cymbopogon martinii – mais dans une mesure vraiment limitée)
• carotte sauvage ou cultivée (Daucus carota – mais dans une mesure limitée car la molécule concernée est ici assez unique)
• eucalyptus globuleux (Eucalyptus globulus)
• hysope (Hyssopus officinalis)
• genévrier (Juniperus communis)
• ledon du Groenland (Ledum groenlandicum)
• verveine citronnée (Lippia citriodora ou Aloysa citriodora)
• matricaire ou camomille allemande (Matricaria recutita)
• niaouli (melaleuca Melaleuca viridiflora)
• cajeput (Melaleuca cajuputii)
• mélisse (Melissa officinalis)
• nard de l’Himalaya (Nardostachys jatamansi)
• patchouli (Pogostemon cablin)
• tous les pins et les sapins mais plutôt par principe de précaution, car en réalité faible risque théorique (Pinus XX, Abies XX, Picea XX, etc..)
• sauge sclarée (Salvia sclarea)
• santal blanc (Santalum album)
• tanaisie annuelle (Tanacetum annuum)
• vétiver (Vetiveria zizanoïdes)
• gingembre officinal (Zingiber officinale)
Certains ajouteront à cette liste les lavandes (lavandula angustifolia, officinalis, burnatii, spica, etc), mais moi non car je trouve que les études qui attestent d’un effet oestrogénique ne sont pas informatives (elles sont faites dans des conditions qui ne sont pas du tout le reflet d’une utilisation normale). Idem pour le ciste ladanifère (cistus ladaniferus). A vous de voir.
INFO : Si vous souffrez d’un cancer du sein, ou en avez souffert, ou des ovaires ou d’autres organes endocriniens, évitez tout simplement TOUTE utilisation de ces huiles essentielles : dans vos cosmétiques, dans vos soins de santé, dans vos compléments alimentaires, en inhalation importante.
NOTE : Si vous êtes dans un état normal, ces huiles essentielles ne sont PAS à éviter à tout prix : elles ne vous donneront ni cancer ni n’altéreront votre santé bien au contraire.
Quels produits de beauté en cas de cancer hormono-dépendant ?
Pas de panique, votre cancer du sein ou des ovaires ne doit pas vous empêcher de vous chouchouter en bio ou au naturel. Au contraire vous éviterez ainsi de facto les phtalates dans les parfums et les perturbateurs endocriniens synthétiques.
En effet, les cosmétiques bio ou Slow Cosmétique sans huiles essentielles vous conviennent tous. Et même les cosmétiques qui contiennent des huiles essentielles vous conviennent aussi, mais vous devez veiller à ce qu’ils ne contiennent pas d’essences listées ci-dessus. Et d’une façon plus générale, il faut veiller à ce que leur dosage soit faible.
Le mouvement Slow Cosmétique a fait un travail il y a pas mal de temps pour la revue spécialisée ROSE qui vous donne une routine beauté en cas de cancer (cliquez). C’est une bonne routine qui apporte beauté et confort. Elle utilise l’huile de jojoba, l’hydrolat de rose, le beurre de karité et une crème bio très douce.
N’oubliez pas non plus qu’en cas de radiothérapie et/ou chimiothérapie :
- pas de corps gras (huiles végétales, crèmes) avant la séance de radiothérapie, selon les recommandations de votre équipe médicale. LES HUILES ESSENTIELLES NE CONTIENNENT PAS DE LIPIDES mais les médecins ne veulent pas qu’on les utilise avant une séance (même si énormément de femmes mettent de l’huile essentielle de tea-tree pour son côté radioprotecteur sur la zone 2 heures avant la séance.).
- pas d’ingestion d’huiles essentielles, aucune, pendant une période de traitement de type chimiothérapie.
Voilà vous savez à peu près tout 😉 Relisez une fois calmement pour bien assimiler, et partagez avec vos ami(e)s cet article car pas mal de gens sont concerné(e)s.
Cet article est basé sur un chapitre de mon livre “Mieux avec les Huiles Essentielles” paru chez Leduc (cliquez pour le commander).