Tout le monde semble avoir compris que les soins solaires conventionnels peuvent causer du tort à l’environnement. Mais quels soins solaires choisir alors ? Et comment les utiliser au mieux ?
Soins solaires : comprendre ce que c’est
Les “soins solaires” sont des cosmétiques qui répondent à la règlementation cosmétique ET à la règlementation spécifique relative aux soins solaires.
En effet, ces produits doivent pouvoir prouver qu’ils protègent efficacement la peau contre les méfaits des UVB (rayons qui brûlent la peau) et des UVA (rayons qui altèrent les cellules dangereusement).
On les définit à la fois grâce à leur facteur de protection solaire (ou SPF – Sun Protection Factor) qui peut être plus ou moins haut, et grâce à leur composition, qui doit obligatoirement contenir des filtres solaires d’un type ou l’autre (filtres synthétiques ET /OU filtres minéraux).
Qu’est-ce que le SPF exactement ?
Le SPF désigne l’indice de protection solaire (SPF ou IPF) d’un soin solaire. Il vous indique le facteur qui rallonge la durée d’exposition. Si vous brûlez normalement après 10 minutes, un facteur 20 vous indique que théoriquement vous êtes protégée pendant 20 fois 10 minutes. Comme c’est très théorique et compliqué, l’Union Européenne parle aujourd’hui plus volontiers de protection faible (5 à 15), de protection moyenne (20) et de protection élevée et très élevée (30, 50 et 50+)
N’oublions pas que le SPF est calculé en laboratoire et que, pour bénéficier réellement du facteur de protection mentionné sur le produit, il convient d’étaler sur le corps l’équivalent d’une couche très très épaisse de produit sur la peau, soit environ deux ou trois cuillères à soupe de crème ou de lotion. C’est évidemment impossible et cela doit nous encourager à appliquer plusieurs fois par jour le produit, et certainement après toute baignade ou forte transpiration.
Tout dépend de : votre âge, votre phototype (clair, mat, foncé…), et de l’exposition prévue aux UV (à la montagne, à la mer, habillé ou dénudé sur une plage, etc).
Pour tout type de peau et toute exposition, il faut privilégier une protection plus élevée (minimum 25) pour le visage que pour le corps, car le visage est le plus exposé.
Pour les enfants, on conseille une protection plus élevée sur tout le corps et le visage, et ce plusieurs fois par jour.
Les phototypes clairs optent idéalement pour un SPF de 25-30 pour le corps, et de 50 pour le visage.
Les phototypes mats et les peaux foncées optent idéalement pour un SPF de 20 à 25 pour le visage, et d’environ 25 à 30 pour le corps.
Quels soins solaires naturels existent ?
Il y en a de plus en plus ! Les soins solaires “naturels” sont des soins solaires labellisés bio ou non, qui ne font PAS appel aux filtres solaires synthétiques (dits parfois “filtres chimiques”). Il s’agit par exemple de l’octocrylène, et des benzophénones, etc. Les soins solaires “naturels” font appel à des filtres solaires dits naturels, c’est à dire le plus souvent des filtres solaires minéraux (oxyde de zinc, dioxyde de titane, etc), qui “réfléchissent” les rayons plutôt que de les neutraliser sur/dans l’épiderme. Ils peuvent aussi inclure dans leur formule des
Pourquoi évitent-ils les filtres solaires synthétiques ? Surtout pour des raisons environnementales, mais aussi de prévention santé. Au niveau de l’environnement, on sait depuis plusieurs années (études de l’université d’Ancône, etc) que les benzophénones peuvent altérer gravement la vie de la faune et la flore marine (des coraux peuvent en mourir). Voilà pourquoi par exemple plusieurs plages exotiques (Yucatan, Asie…) interdisent l’utilisation de produits solaires non naturels aux baigneurs. Au niveau santé, c’est plus compliqué. Aucune étude ne prouve un danger majeur pour la santé mais théoriquement un risque de perturbation endocrinienne existe. Ainsi par exemple, l’octocrylène est un ingrédient synthétique ayant le rôle principal de filtre UV chimique. En plus d’être pointé du doigt pour son impact environnemental, il est aussi fortement suspecté d’être un perturbateur endocrinien. Idem pour la benzophénone : cet ingrédient est présent dans plusieurs listes de potentiels perturbateurs endocriniens (dont une liste à laquelle a participé l’Anses).
La plupart des soins solaires bio ou naturels font aussi entrer dans leur formule un peu d’huile végétale d’urucum, de buriti ou bien de karanja ou toute autre huile riche en flavonoïdes ou acides gras qui sont capables en théorie de “défendre” la peau contre les radicaux libres (activité antioxydante). Ces huiles sont en outre très souvent riche en provitamine A, le béta carotène, qui rend la peau naturellement hâlée et un peu mieux armée contre les UVB si on a utilisé ces ingrédients AVANT l’exposition.
Oui et non. On pense évidemment aux huiles de buriti, d’urucum, de karanja, de coco, d’argousier, et à plein d’autres huiles vantées pour leurs propriétés antioxydantes… Mais non, ce ne sont pas des “huiles de protection solaire” au sens strict ou légal du terme. Elles ne le sont qu’un tout petit peu, en réalité, mais peuvent être des ingrédients stars dans certains produits solaires…
En effet, il faut bien noter que ces huiles ne sont PAS reconnues comme des filtres solaires ni des actifs de protection solaire dans la règlementation cosmétique. Cependant, certaines marques bio ou labellisées Slow Cosmétique formulent des soins de préparation de la peau au soleil avec ces huiles en plus de filtres minéraux. Cela donne un potentiel de protection supplémentaire.
Certaines marques bio ou Slow Cosmétique vont même jusqu’à formuler rien qu’avec ces huiles… Et elles en profitent pour tester leur potentiel indice de protection solaire. Oolution par exemple a démontré une activité de protection solaire pour un soin sans filtre minéral, et uniquement à base de ce genre d’huiles – actifs végétaux. Peut-être est-ce là une voie de développement pour l’avenir de soins solaires non polluants et non polémiques.
Le label Slow Cosmétique recommande les soins solaires naturels à base de filtres minéraux (oxyde de zinc surtout, mais aussi dioxyde de titane en taille non nano uniquement). Les marques Amapola, Ibbeo, Beauté Simple en proposent et sont dispos sur le net surtout et dans certaines boutiques spécialisées. Mais l’important en Slow Cosmétique est surtout de consommer le soleil avec modération (slowly ;-)) . Voici quelques clés :
- on ne s’expose jamais comme une “crêpe” entre 11H et 15H environ (on fait une sieste à l’intérieur pourquoi pas ;-))
- on porte des vêtements en coton ou lin clairs, qui protègent bien du soleil, ainsi qu’un chapeau et des lunettes si on est en terrasse par exemple.
- on y va mollo et progressivement, et on prépare sa peau au soleil avant l’exposition plus intense. (relisez l’article ancien à ce sujet).