De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer l’impact que les réseaux sociaux et applications digitales peuvent avoir sur notre bien-être. Voici un petit topo et 5 astuces pour débuter une démarche de consommation plus responsable des réseaux et des écrans.
Réseaux sociaux, quel est le problème ?
Si vous avez vu le documentaire Netflix “Derrière nos écrans de fumée” (“The Social Dilemma), vous savez à présent que l’ADN même des réseaux sociaux nous conduit à être :
- moins heureux
- très dépendants aux dits réseaux
- querelleurs en commentaires
- potentiellement trompés sur la réalité de notre monde.
Vous n’êtes pas d’accord ? Alors, filez vous renseigner… L’ADN des réseaux sociaux est hélas bel et bien ce qui explique l’essor des mouvements complotistes. Et l’élection parfois étonnante de leaders populistes. Et la hausse dramatique des suicides chez les jeunes (c’est documenté). Et notre sentiment général de lassitude, ou même parfois de malaise et de comparaison aux autres…
Si vous n’avez pas vu le documentaire Netflix, vous avez peut-être lu le livre “Apocalypse Cognitive” de Gérald Bronner, ou bien l’oeuvre visuelle “Scarlett et Novak” de Alain Damasio. Ces ouvrages sont très différents mais on y apprend que nos cerveaux sont en grande partie captifs des écrans et de leurs contenus, et que notre nature instinctive d’humain n’est pas apte à gérer toute l’information qui nous est poussée devant les yeux. On y lit que le conflit et l’indignation sont les moteurs des réseaux sociaux, et qu’on s’y plonge volontiers malgré nous. On apprend aussi que le temps qu’on gaspille à “swiper” ou “browser” sur les réseaux est immense. Gloups !
Vous souvenez-vous avoir été au milieu d’une conversation avec quelqu’un quand il a été distrait par une notification sur son téléphone? Avez-vous déjà eu l’intention de démarrer un nouveau projet (même petit, comme faire un gâteau), mais une vérification rapide sur Instagram a dévié vos intentions et vous a fait perdre 1 heure ? Ou vous a découragé(e)? Si oui, pensez à ce qui suit…
Comment simplifier votre vie numérique ?
Il est possible de reprendre un peu le pouvoir. Commencez par un changement dans votre routine quotidienne cette semaine. Débutez votre journée avec une promenade, ou la lecture d’un journal tôt le matin au lieu de vérifier votre boîte de réception et vos notifications dès le réveil.
Si vous avez alimenté votre corps, votre cœur et votre âme avant de vous lancer dans votre courrier électronique et vos réseaux, vous vivrez une journée plus réfléchie et plus en phase avec ce qui compte le plus pour vous.
Si vous utilisez quotidiennement les médias sociaux et que vous souhaitez reprendre le pouvoir, les conseils qui suivent vous aideront à donner la priorité à votre vie réelle par rapport à votre vie virtuell
1. Fixez vos limites :
Créez des limites qui garantissent que vos matins, soirées ou autres moments de la journée – lorsque vous êtes le plus créatif ou pendant les moments où vous vous connectez avec votre famille – sont libres de toute navigation sur les réseaux sociaux. Par exemple, imposez des limites comme ici :
- Aucune vérification de notification avant 10h ou après 19h.
- Consultez les réseaux sociaux trois fois par jour maxi
- Consultez les réseaux sociaux depuis votre ordinateur portable et non depuis votre téléphone
- Expérimentez des stratégies et faites preuve de souplesse jusqu’à ce que vous trouviez quelque chose qui vous convient. Informez également vos collègues, vos clients et même votre famille quelles sont vos limites et la meilleure façon de vous joindre s’ils ont besoin d’une réponse immédiate.
2. Désactivez les notifications :
Si vous recevez une notification chaque fois que quelqu’un aime votre commentaire, vous vous préparez pour une journée de distraction complète.
Vous n’avez pas besoin de connaître le moment exact où quelqu’un a aimé votre photo ou a re-tweeté votre tweet. Prenez le contrôle des réseaux sociaux en désactivant les notifications et en ne voyant les nouvelles activités qu’à l’heure souhaitée
3. Essayez les répondeurs automatiques du week-end.
Cette astuce est plus adaptée aux gens qui font du e-commerce ou proposent des services. L’idée est d’activer – sur les réseaux sociaux – une réponse automatique aux messages. Car répondre à tout, tout le temps rend dingue (bien moins cool que de gérer des e-mails). Se fier aux répondeurs automatiques peut être flippant, surtout si vous avez l’habitude d’être très précis et personnel dans vos réponses, mais cela peut aider pour les week-ends
4. Soyez bref et gentil(le) lorsque vous commentez ou répondez :
Si on vous pose une question dans un message sur Messenger, Whatsapp, Insta, etc, une réponse en quelques phrases seulement est possible. Mieux vaut aller droit au but, tout en restant courtois bien entendu. Pensez aussi aux réponses en mode audio. Plus humaines, plus rapides et très faciles à envoyer.
Pour les commentaires, ne postez des commentaires que quand c’est vraiment utile. Ne réagissez pas à tout, tout le temps. C’est là un des plus vicieux poison des réseaux sociaux, car plus vos commentez, plus vous aurez de notifs, et plus parfois les choses peuvent prendre la tête.
5. Filtrez et désabonnez vous souvent :
Assurez-vous de ne suivre que des gens qui vous font vraiment du bien (pas forcément des gens que vous admirez, car l’admiration flirte parfois avec la comparaison et un sentiment de malaise). Désabonnez-vous des mailing listes que vous n’ouvrez jamais, et aussi des groupes dans lesquels vous n’intervenez que peu et dans lesquels vous n’apprenez pas ou peu.
Au passage, je vous rappelle que je vous envoie un e-mail tous les 15 jours si vous êtes abonné(e) à ma newsletter. Si vous n’aimez pas ça, n’oubliez pas mes livres sur la Slow Cosmétique dispos partout dans la vie réelle, et pleins de recettes 😉
Les réseaux sociaux sont-ils le mal ?
Oui et non. Mais plus “oui” que “non” 😉
Non, parce que contrairement à ce qu’on pourrait croire, ils ne sont pas gouvernés par une série de vilains méchants qui veulent nous détruire. Et puis, ils permettent des rencontres positives, de l’échange.
Oui, car hélas ils nous rendent physiquement et psychologiquement malheureux. C’est leur ADN, leur business model, leur structure même qui les rend mauvais pour nous. Tout cela est étudié jusqu’à Harvard : ils participent à une augmentation dingue des suicides, des dépressions, de la colère et de la division entre les gens.
Je pense personnellement que les réseaux sociaux (et dans une moindre mesure certaines applis digitales) sont un cancer pour nos sociétés. Depuis 2015, ils sont partout et très puissants, et nous fonçons tous presque tête baissée dans leurs filets. On pense garder le contrôle, car leur technologie est faite pour qu’on pense réellement être maître à bord, mais toutes les études indiquent que ce n’est hélas pas le cas. En vrai, les réseaux sociaux rendent nos sociétés plus malheureuses, plus conflictuelles et moins stables. Il y a du positif, certes, mais il ne pèse pas aussi lourd que le négatif. C’est sans doute pour cela que l’association américaine “Centre for Humane Technology“, fondée par des ex de Google et Twitter notamment, se bat pour réguler par la loi les réseaux sociaux, comme on l’a fait dans les années 60 puis 70 et 80 pour le tabac, la cigarette. C’est une super idée !
Avec l’avènement de la technologie interactive et des interfaces avancées, le monde a été réduit pour devenir un village planétaire. Nous comptons tellement sur les applications et les réseaux sociaux pour communiquer, travailler et nous connecter avec les gens que notre interaction réelle est devenue minime par rapport à notre présence virtuelle. Dingue non ?
Il est vrai que les apps et technologies nous ont simplifié la vie par rapport au passé où tout nécessitait des mois pour être traité, mais cela nous a également enlevé la joie de la connexion directe, de la communication interactive et de la productivité en équipe.
Si vous êtes comme moi – occupé par les réunions virtuelles et la navigation sur les réseaux sociaux – vous appréciez la puissance de la technologie. Mais vous voyez aussi à quel point cela peut être addictif et même dommageable. Alors, libre à vous de réfléchir avec moi à toutes les façons de réguler tout ça 😉