Vous aimez l’aromathérapie et vous avez les bases, mais vous vous demandez si vous devez plutôt vous masser avec un mélange d’huiles quand vous êtes enrhumé(e), ou bien si vous devez plutôt diffuser ? Alors ce petit article pratique est fait pour vous !
Aromathérapie : une médecine
En aromathérapie, certaines voies d’administration sont plus délicates que d’autres, et ce surtout en fonction des personnes qui utilisent la préparation ET des hu iles essentielles utilisées.
Je vous explique par l’absurde : un massage avec une huile de massage aromatisée à 0,5 % d’huile essentielle de lavande vraie est pour ainsi dire sans danger, pour tout le monde, alors qu’une inhalation par inhalateur d’huile essentielle d’eucalyptus globuleux par une femme enceinte est dangereux.
Vous me suivez ? Voilà pourquoi il est important de bien choisir votre mode d’application pour chaque affection, et pour chaque huile essentielle ou synergie d’huiles essentielles.
Quelles voies d’administration existent pour les huiles essentielles ?
Il y en a plusieurs. Il faut bien avoir en tête les différentes voies d’administration et tenter de les retenir. On distingue :
- le massage avec un produit qui contient des huiles essentielles (dosées à XX% du produit)
- la friction localisée sur la peau avec XX gouttes d’huiles essentielles pures (sur une zone limitée à la taille d’une pièce de monnaie, mais parfois sur une zone plus étendue)
- l’inhalation avec un inhalateur (avec le nez qui respire directement les émanations de l’inhalateur)
- la diffusion dans l’air avec un diffuseur (c’est bien différent de l’inhalation, et bien moins direct).
- la prise par voie orale, dans une capsule ou gélule (prise avec un peu d’eau, avant un repas par exemple).
- la prise par voie orale dans du miel ou de l’huile ou un support neutre à mâcher ou à avaler.
- la prise par suppositoire (par voie rectale)
- l’olfaction, ou respiration active au dessus d’un flacon ouvert
Laquelle est la plus “dangereuse” ? C’est surtout l’inhalation, et la prise par voie orale. Mais tout dépend de QUI utilise la préparation aromatique, COMBIEN et COMMENT. Dans mon livre “Mieux avec les huiles essentielles“, j’ai réalisé un tableau complet pour vous aider à vous y retrouver : il détaille pour chaque voie d’administration, et chaque public cible, ce qu’il faut faire. Mais ici sur le blog, j’ai décidé de vous donner déjà un aperçu pratique du sujet…
Quelle voie d’administration choisir et quel danger ?
Les voies d’administrations listées ci-dessus ne sont pas identiques en termes de danger. Elles ne sont pas non plus adaptées à toutes les affections.
Voici un descriptif pour chaque mode d’utilisation :
• Inhaler des huiles essentielles avec un inhalateur :
On trouvera facilement un inhalateur en pharmacie. C’est un bol en plastique surmonté d’un bec pour respirer. Cette utilisation est intense ! Elle est seulement recommandée pour dégager le nez, la sphère respiratoire, mais est déconseillée aux asthmatiques et aux épileptiques. Les femmes enceintes et les enfants de moins de 6 ans doivent l’éviter aussi. Pourquoi ? Pour éviter tout risque de malaise respiratoire, et crise qui s’en suit.
Cette méthode (l’inhalation) peut aussi servir à la détente profonde et à lutter contre le stress dans certains rares cas. On préfère alors bien souvent l’olfaction ou la diffusion.
• Respirer au flacon ou dans une pièce avec diffuseur :
Parlons d’abord de la diffusion d’huiles essentielles avec un diffuseur, dans une pièce à vivre. Cette cette utilisation est douce et très courante. Elle est surtout indiquée pour les affections nerveuses et psychologiques, le stress. Ou pour entraîner son odorat. Elle convient à tous.
Une femme enceinte ou un bébé peut très bien être présent(e) dans une pièce où on diffuse des huiles essentielles avec un diffuseur MAIS : il faut toujours bien aérer la pièce dans ce cas, ET il ne faut pas laisser un bébé dormir avec un diffuseur allumé. On risque en effet de ne pas identifier un malaise respiratoire.
L’olfaction à même le flacon ou sur une mouillette est utilisée en olfactothérapie pour des états psychologiques ou d’affections nerveuses, et aussi en cas d’odorat déficient à rééduquer (ou parfois d’anosmie- perte de l’odorat). En termes de contre-indications c’est assez similaire à la diffusion bien que quand même légèrement plus délicat.
• Masser des huiles essentielles sur la peau :
Cette cette utilisation est la plus courante, et la plus généraliste. Il faut cependant différencier le massage avec un produit aromatisé de la friction avec des huiles essentielles pures.
Le massage avec un produit aromatisé est utile pour la cosmétique mais aussi pour la thérapeutique, comme en kinésithérapie par exemple. Il faut bien respecter le dosage adapté à la zone massée (1 % du volume total pour un cosmétique, 5 % et plus pour une action thérapeutique, etc.). Et là, c’est très compliqué : certaines huiles essentielles excluent certains publics. Ainsi par exemple, pas de mélange avec huile essentielle de menthe poivrée sur une femme enceinte car l’essence est abortive. Pas de mélange avec une huile essentielle de bergamote pour une personne qui va au soleil, car les essences d’agrumes sont photosensibilisante. Etc. Il faut hélas se former pour connaître tout cela – ou lire un très bon livre d’aromathérapie 😉
La friction avec quelques gouttes d’huiles essentielles pures est possible pour des adultes, hors enceintes. On la pratique avec des huiles essentielles non dermo-caustiques uniquement pour ne pas brûler la peau ET on veille à le faire sur une toute petite zone de peau (taille d’une pièce de monnaie). On peut frictionner parfois plus de gouttes sur la colonne vertébrale ou les chevilles d’un individu, mais il faut alors suivre les conseils d’un spécialiste de l’aroma et bien penser à qui reçoit la friction. Une fois de plus, il faut s’informer au cas par cas.
• Avaler des huiles essentielles :
C’est possible dans une gélule ou une capsule à avaler avec de l’eau, et si possible avant un repas. C’est aussi possible sur un comprimé neutre à avaler avec de l’eau après l’avoir imbibé d’1 goutte ou 2 d’huile essentielle. C’est enfin possible avec un peu de miel ou de l’huile, mais alors c’est plus délicat car on risque de brûler ou irriter la cavité buccale.
La voie orale est pratique et sécurisante si l’on utilise des capsules aroma /gélules proposées par des marques vendues en pharmacie ou avec ayant pignon sur rue. On doit alors se conformer à la posologie de ces compléments alimentaires ou dispositifs médicaux.
Si par contre on veut avaler 1 à 2 gouttes d’HE sur un peu de miel ou d’huile d’olive, je conseille d’éviter les huiles essentielles à phénols (origan, thym thymol, …) et à aldhédydes aromatiques (cannelles).
Cette utilisation est proche de la précédente mais peut hélas brûler la bouche si on a mal dosé la préparation à prendre, ou si l’on a utilisé une HE huile essentielle dermo-caustique (et beaucoup le sont).
ATTENTION : La voie orale est strictement interdite pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 6 ans. Pour les autres personnes, elle n’est possible QUE sur avis d’un professionnel de santé formé à l’aromathérapie. Qu’on se le dise !
• En suppositoire aux huiles essentielles :
Cette utilisation est moins connue, mais elle est pratique et relativement sécurisante pour beaucoup de personnes. Elle est surtout indiquée pour la sphère respiratoire et immunitaire car on ne passe pas par les voies digestives.
Hélas, elle se perd car peu de pharmaciens acceptent encore de fabriquer des suppositoires à base d’huiles essentielles. On l’oublie aussi car notre contexte culturel ne favorise pas le suppositoire. Enfin, les suppositoires qui contiennent du 1,8 cinéole (et donc par exemple tous les suppositoires à l’huile essentielle d’eucalyptus radié ou globuleux, ou au niaouli) ont été interdits pour les bébés en France il y a quelques années. Pourquoi ? Parce que quelques accidents respiratoires (crises d’asthme, etc) avaient eu lieu. Je pense cependant que le bénéfice des suppositoires aux huiles essentielles reste vraiment excellent et très important pour les affections pneumo des adultes.
5 choses à retenir pour bien utiliser les huiles essentielles
C’est déjà très complet mais je vous propose d’apprendre par coeur ce qui suit, car cela vous aidera toute votre vie !
• L’utilisation la plus délicate et la plus susceptible de causer des soucis de santé est l’inhalation par inhalateur, car elle atteint à la fois directement la les sphères respiratoire ET nerveuse, tout en étant susceptible d’irriter les muqueuses.
• La friction/massage avec des huiles essentielles pures est vraiment très déconseillée pour les zones plus grandes qu’une pièce de monnaie.
• L’utilisation de cosmétiques aromatisés à environ 1 % maximum du volume total ne pose en réalité de problèmes pour personne, sauf allergies bien entendu, et sauf si on s’expose au soleil avec une préparation aromatisée avec des huiles essentielles photosensibilisantes.
• On ne chauffe pas les huiles essentielles, on les ajoute en fin de préparation. Ainsi elles ne seront pas altérées.
• Une huile essentielle ne doit pas être « mélangée » à de l’eau, ou à l’eau du bain. Elle ne se mélange qu’à des lipides (huiles, crèmes, beurre) ou à des produits appropriés pouvant en recevoir une petite quantité (miel, gel d’aloe vera, argile). Donc pour un bain aromatique par exemple, on prendra soin de les incorporer à un dispersant : solubol , lait en poudre, miel, sels (pour 1 bain, comptez 15 gouttes maxi par bain adulte) avant de les verser dans l’eau.