Qu’est-ce que le “slow sex” ? Comment le pratiquer ? Découvrez cette façon différente de faire l’amour qui, selon certains, est une clé majeure d’une sexualité épanouie.
Je ne tiens pas ici à vous inciter à pratiquer le Slow Sex, mais je publie cet article pour vous aider à comprendre ce que c’est vraiment. En tant que spécialiste des mouvements slow, je ne peux pas m’empêcher d’en parler car c’est un pan important de la Slow Life. Si vous n’êtes pas à l’aise avec les articles qui parlent de sexualité, ne lisez pas et quittez la page.
Qu’est-ce que le Slow Sex ?
Le Slow Sex est un concept qui s’inscrit dans un mouvement circulaire où la pénétration ou l’éjaculation n’est pas l’objectif principal de la relation sexuelle. L’objectif principal, en revanche, est de s’aimer et de créer une connexion les uns avec les autres.
Le terme désigne en anglais une forme de “sexe lent”. La sexualité est souvent mal comprise car on la résume souvent à un acte de pénétration (orale, vaginale, anale), ayant pour but un orgasme matériel. Souvent, les « préliminaires » et le temps qui suit le rapport sexuel sont ignorés ou minimisés. Le concept de Slow Sex renverse ce modèle, et définit la sexualité comme un ensemble composé de façon équilibrée en trois parties : les préliminaires, le rapport sexuel, et l’après rapport. Le temps est redéfini et l’objectif aussi : on se centre plus sur l’autre que sur soi.
Quelles sont les origines du Slow Sex ?
Le concept de Slow Sex est né en réaction à la prolifération d’infos et d’images sexuelles, source d’un zapping sexuel constant. Eh oui, les images sexualisées sont partout de nos jours, et on parle beaucoup de sexe partout. Cela ne signifie pas nécessairement que nous avons aussi des relations sexuelles plus nombreuses et de meilleure qualité. Si Internet a permis la prolifération d’images à caractère sexuel, il a également entraîné une surcharge d’informations. Les gens reçoivent des informations en continu et ne prennent plus assez de temps les uns pour les autres. Pour survivre dans ce contexte saturé et rapide, les gens font des activités plus nombreuses et plus courtes. C’est pareil pour le sexe : des rapports plus courts, et une forme de zapping parfois. Ou alors, plus de rapports sexuels du tout. Dans les deux cas, c’est contraire à ce qui est bon pour l’individu.
Le Slow Sex s’inscrit dans la grande tendance slow et peut être la solution pour certains. Par sexe lent, il faut comprendre une manière de faire l’amour dans laquelle le temps ne joue aucun rôle et où l’attention envers l’autre est au centre du rapport sexuel.
Comment pratiquer le Slow Sex ?
La pratique du Slow Sex est adaptée à tout individu adulte qui a une vie sexuelle et qui souhaite l’avoir, la développer et la vivre. Ce n’est pas un must, ni quelque chose d’exclusif. On peut le pratiquer en partie ou totalement, selon les choix des partenaires. On peut s’y prendre en se concentrant sur les trois temps du Slow Sex : préliminaires, rapport, et après-rapport.
Préliminaires et Slow Sex
C’est un pilier du mouvement ! La relation sexuelle “slow” se doit de commencer par des attouchements, des carresses, puis des baisers ou des jeux. Avant tout acte sexuel concret, commencez à toucher votre partenaire. Cela peut être dans la cuisine, sur le canapé ou n’importe où ailleurs. Un contact crée une connexion mais montre également votre affection. Un toucher peut être quelque chose d’aussi simple que de lui attraper la main, de lui serrer les fesses ou de lui caresser le dos sur le canapé. Chaque contact est différent et vous devez donc être conscient(e) de l’intention du contact. Ici on ne parle pas d’un massage. Il s’agit ici d’avoir une intention sexuelle et de l’assumer, mais à travers un toucher caressant simple.
Après l’étape du toucher, prenez le temps de faire frémir le corps de l’autre en alternant vos effleurements avec vos lèvres qui glissent sur sa peau. Une caresse avec vos lèvres donne une sensation différente de celle de vos doigts. En commençant lentement, vous pouvez augmenter la vitesse et la pression que vous appliquez, ensuite, jusqu’à passer enfin au baiser. On peut embrasser la peau de quelqu’un partout : épaules, cou, dos, fesses, visage, cheveux, mains… Lorsque vous prenez mutuellement le temps pour cela, vous remarquerez que votre partenaire est plus détendu.e et vous désire davantage. Faites-le sans forcément chercher les endroits les plus sensibles, mais construisez lentement un chemin sur la peau de l’autre. L’important est que vous vous sentiez à l’aise en faisant tout cela. A travers vos gestes, vous voulez dire à l’autre que vous faites l’effort pour elle ou lui, et que vous l’aimez.
Pendant le Slow Sex
Alors, en quoi l’acte de Slow Sex lent diffère-t-il de l’acte sexuel normal ? Le nom le suggère déjà : c’est surtout une question de rythme et de durée, puis de communication.
La pénétration peut avoir lieu mais n’est pas obligatoire. Si elle a lieu (pénétration orale, vaginale, anale…), alors elle peut se vivre en plusieurs temporalités. Par exemple, on peut se parler dès le départ et proposer d’aller vite, puis lentement, puis vite. Ou l’inverse. L’important est de ne pas arrêter / briser la continuité. Pendant le rapport, vous continuez là où vous vous étiez arrêté.
En murmurant ou à haute voix, vous parlez avec votre partenaire : les contacts et les sentiments que vous évoquez l’un avec l’autre augmentent au moment de l’acte. Ils augmentent de cette façon la tension et le désir. En vous indiquant mutuellement ce que vous aimez à un moment précis et en y répondant, vous parvenez à une relation plus intense et une meilleure connexion.
Au niveau de l’intensité, tout est possible. Si vous vous êtes mis d’accord sur une pénétration intense, un peu rude ou animale, c’est possible, du moment que vous en définissiez ensemble le rythme et le cadre. Si vous vous êtes mis d’accord sur quelque chose de très doux, c’est très bien aussi. Vous pouvez aussi utiliser des lubrifiants slow pour faciliter le rapport, et jouer avec. Vous pouvez même exprimer un changement pendant l’acte, du moment qu’on soit dans un enchaînement.
Lorsqu’arrive l’orgasme, ou l’éjaculation, ou une manifestation concrète de jouissance, l’acte ne se termine pas. Le Slow Sex invite à prolonger l’acte. On diminue simplement l’intensité, on alterne avec des gestes, des caresses ou des baisers, ou une autre forme d’acte, mais on continue. En taquinant votre partenaire, par exemple, vous vous assurez que son corps est stimulé plusieurs fois et peut aboutir parfois à un point culminant supérieur à l’orgasme ou l’éjaculation habituelle.
Après l’acte Slow Sex
Après la stimulation qui a suivi la jouissance, ce n’est pas encore tout à fait fini. Le Slow Sex propose plusieurs possibilités…
Le rapprochement des corps via des câlins ou une simple embrassade permet un transfert mutuel de chaleur corporelle. C’est appréciable mais certains n’aiment pas cela au départ et préfèrent filer sous la douche.
La synchronisation de la respiration peut être plus facile à adopter pour ceux qui ne veulent plus de contact. On se place côte à côte ou face à face ou de côté, et on respire profondément ensemble.
Mais il n’y a pas de règle : chacun fait l’amour différemment. La devise est qu’il n’y a pas d’obligation en Slow Sex, si ce n’est celle de prendre du temps l’un pour l’autre, et surtout pour l’autre. Le plaisir donné est reçu de façon circulaire grâce à au rythme.
Rappelez-vous que chaque personne est unique et que tout ce qui précède ne s’applique pas à tout le monde. Belles découvertes à vous. La sexualité peut être bien vécue et source de santé !
Si cet article vous a donné des envies de recette Slow Cosmétique, je vous mets ici mon livre qui contient des recettes d’huiles de massage et de lubrifiants maison : la Bible de la Slow Cosmétique.
Merci d’avoir lu jusqu’ici. A bientôt ! Julien.